Le 14 octobre dernier, l'Algérie et le Nigéria ont convenu de relancer le projet de gazoduc transsaharien, en rade depuis les années 80. Une décision prise à l'occasion de la réunion dans la capitale algérienne de la Commission mixte coprésidée par le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel et son homologue nigérian Geoffrey Onyeama. Une nouvelle accueillie avec euphorie par les médias locaux. Mais il ne s'agit pour l'heure que de la mise en place, dès le 1er trimestre 2019, d'un «groupe de travail conjoint» chargé de mener les premières études. Deux semaines après cette annonce, la première réaction du gouvernement marocain est signée par le ministre de l'Energie et des Mines, à l'occasion de son passage devant les membres de la Commission des Secteurs productifs à la Chambre des représentants. Sur un ton très diplomate, Aziz Rebbah a souligné devant les députés que l'accord entre Abuja et Alger ne «remet pas en cause le projet du gazoduc maroco-nigérian». «Nous n'envions pas les Algériens et nous souhaitons qu'ils aient reçu le message. Tout le monde est gagnant des projets énergétiques en Afrique qui se caractérisent par leurs cachets régionaux et non plus nationaux.» Aziz Rebbah, ministre de l'Energie (Agence Anadolu) En outre, le ministre a annoncé que la Mauritanie a manifesté son intérêt de rejoindre le pipeline devant lier le Nigéria au Maroc. «J'ai rencontré le ministre mauritanien, Mohamed Ould Abdefattah qui m'a invité à visiter leurs pays», a-t-il indiqué. Le 10 juin dernier à Rabat, le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari avait coprésidé la cérémonie de signature de trois accords de coopération dont un portant sur l'accélération de la réalisation du gazoduc entre les deux pays. Une déclaration qui intervient une année après le lancement, en mai 2017, d'une étude de faisabilité sur ce mégaprojet signé en décembre 2016 lors de la visite du souverain à Abuja.