Les préparatifs du projet gazoduc transsaharien sont à «un stade très avancé», s'est félicité, dans des déclarations à la presse, le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab. Le responsable gouvernemental a souligné que le pipeline transportera le gaz du Nigéria à travers le Niger et l'Algérie vers l'Europe. Arkab a indiqué avoir déjà eu des entretiens portant sur ce projet avec ses homologues nigérian et nigérien. Le ministre s'est, en effet, rendu le 30 septembre à Niamey, où il a présidé la signature de mémorandum d'entente avec la Société électrique du Niger, un organisme public. Une visite conclue par la mise en place d'un groupe de travail conjoint, constitué de représentants du gouvernement algérien et nigérien, chargé de préparer le terrain au passage du gazoduc transsaharien par le territoire du Niger. Pour rappel, le PDG de la compagnie algérienne publique Sonatrach, Toufik Hakkar a annoncé le 13 septembre que «l'étude de faisabilité du projet du gazoduc transsaharien (TSGP), reliant le Nigeria à l'Europe à travers l'Algérie et le Niger, est terminée et sera soumise aux entreprises des deux pays africains». Il a souligné que ce pas est à même «d'influer sur la prise de décision pour lancer un tel investissement». Hakkar a avancé aussi que l'étude technique du projet est «ficelée et le tracé du gazoduc défini». De son côté, le ministre nigérian d'Etat chargé des ressources pétrolières, Timipre Sylva a indiqué le 21 septembre, en marge de sa participation à un forum sur les mines organisé aux Emirats arabes unies, que son pays a «commencé la réalisation de ce projet qui va du sud vers le nord pour acheminer le gaz nigérian vers l'Algérie et qui va ensuite le transporter vers d'autres Etats africains». Force est de constater que sur ce sujet, les intérêts d'Alger et Abuja ne convergent pas. Si l'Algérie a pour ambition de renforcer sa présence sur le marché européen grâce aux gazoducs Medgaz, en fonction depuis 2005, et le projet du transsaharien, le Nigéria a également ses propres calculs. Le gouvernement fédéral n'entend pas mettre tous ses œufs dans le panier algérien. Le ministre Sylva avait, en effet, lancé fin juillet les travaux du gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano, qui transportera le gaz naturel d'Ajaokuta, dans l'Etat de Kogi à Kano, dans l'Etat de Kano, à travers plusieurs Etats et centres urbains. A cette occasion, il avait annoncé que «le Maroc partage des frontières avec l'Europe. Ainsi, une fois arrivé au Maroc, nous pourrons nous connecter à leur système de pipelines et acheminer notre gaz directement vers l'Europe via des pipelines». «Le président Muhammadu Buhari et le roi du Maroc sont très attachés à ce projet et nous pensons que nous allons l'amener à un stade avancé», avait-il précisé.