Le projet de construction du gazoduc transsaharien Nigéria-Algérie, va bon train. C'est du moins ce que le ministre nigérian d'Etat chargé des ressources pétrolières, Timipre Sylva, a annoncé hier aux Emirats arabes unies. «Au Nigeria, nous avons commencé la réalisation de ce projet qui va du sud vers le nord pour acheminer le gaz nigérian vers l'Algérie et qui va ensuite le transporter vers d'autres Etats africains», a-t-il affirmé dans des déclarations à la chaîne TV arabophone CNBC en marge de sa participation à Dubail à une conférence sur l'industrie du gaz. Une nouvelle bien accueillie par des médias algériens qui l'ont interprétée comme «un échec cuisant pour le Maroc». Le 13 septembre, le PDG de la compagnie algérienne publique Sonatrach, Toufik Hakkar a annoncé que «l'étude de faisabilité du projet du gazoduc transsaharien (TSGP), reliant le Nigeria à l'Europe à travers l'Algérie et le Niger, est terminée et sera soumise aux entreprises des deux pays africains». Le responsable a souligné que ce pas est à même «d'influer sur la prise de décision pour lancer un tel investissement». Hakkar a avancé aussi que l'étude technique du projet est «ficelée et le tracé du gazoduc défini». Le ministre nigérian a, par ailleurs, indiqué à la même chaîne TV arabophone que son pays a l'ambition de se positionner comme le principal fournisseur du gaz à l'Union européenne. Il a ainsi affirmé que les travaux de la construction d'un pipeline vers le Ghana ont déjà débuté. Le Sénégal et le Maroc seront les prochaines étapes dans ce chantier qui a pour objectif d'approvisionner le marché européen en gaz, a-t-il précisé. Loin de la dispute entre Rabat et Alger sur le continent africain, Abuja a ses propres calculs. Le gouvernement fédéral tient en effet à tirer profit des deux projets de gazoducs vers l'Europe, à savoir le transsaharien et le Nigéria-Maroc, pour renflouer les caisses de l'Etat en devises.