Le Polisario et l'Algérie n'ont pas encore commenté le retrait par le Pérou de sa reconnaissance de la «république arabe démocratique sahraouie (RASD». Pour l'heure, silence du côté de l'envoyé d'Alger pour le Sahara occidental, Amar Belani, et les têtes d'affiches du Front, tel Oubi Bouchraya Bachir, représentant du Polisario en Europe. Pourtant, Alger réagit rapidement et énergiquement à ce genre de décision. Pour mémoire, le gouvernement algérien avait protesté contre l'ouverture d'un consulat de la Côte d'Ivoire à Laayoune, en févier 2020, en rappelant pour consultations son ambassadeur dans ce pays. Il avait pris la même mesure, en mars 2022, en riposte au soutien du chef de l'exécutif espagnol, Pedro Sanchez, au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. En revanche à Lima, le parti du président Pablo Castillo, Pérou Libre, d'extrême gauche, est vent debout contre la rupture des relations avec la «RASD». La formation d'extrême gauche a réclamé, hier, la démission du ministre des Affaires étrangères, Angel Rodriguez Mackay, afin d'éviter d'entrainer de nouveau le pays «vers le passé». Pérou Libre accuse le chef de la diplomatie, nommé à ce poste le 5 août dernier, d'être «proche du Maroc». La rupture entre le Pérou et le Polisario marque un tournant en Amérique latine. Depuis 2020 et le retour de la «vague rose» au pouvoir dans certains pays de la région, tels la Bolivie, le Pérou et le Chili, c'est la première fois qu'un gouvernement d'extrême gauche retire sa reconnaissance de la «RASD».