Le Pérou vient d'annoncer officiellement le retrait de sa reconnaissance de la «RASD». Une bonne nouvelle pour le Maroc après le rétropédalage de la Colombie en faveur du Polisario. Le ministère des Affaires étrangères du Pérou a annoncé, ce jeudi, le retrait de la reconnaissance de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)» et la rupture de «toute relation avec cette entité». Dans un communiqué, le ministère a expliqué que cette décision est prise «conformément à la légalité internationale, consacrée dans la Charte de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ; et dans le plein respect des principes de l'intégrité territoriale des Etats membres de l'ONU» Elle intervient aussi en «appui des efforts déployés par le Secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité pour parvenir à une solution politique, réaliste, durable et consensuelle au différend sur le Sahara occidental». Le communiqué évoque aussi «l'absence à ce jour d'une relation bilatérale effective» entre le pays et le Polisario et ajoute que la nouvelle décision «est notifiée à l'Organisation des Nations unies». «Le gouvernement de la République du Pérou, conformément au droit international et aux résolutions de l'ONU sur la question du Sahara, apprécie et respecte l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc et sa souveraineté nationale, ainsi que le plan d'autonomie à ce différend régional.» Extrait du communiqué Comunicado Oficial del Ministerio de Relaciones Exteriores. pic.twitter.com/yXBWEHyYKM — Cancillería Perú?? (@CancilleriaPeru) August 18, 2022 Le Maroc «apprécie et salue» la nouvelle décision du Pérou La diplomatie péruvienne précise que la décision a été prise suite à un récent appel téléphonique entre le ministre des affaires étrangères de la République du Pérou, Miguel Angel Rodriguez Mackay et son homologue marocain Nasser Bourita. «Les deux gouvernements ont convenu de renforcer leurs relations bilatérales par la signature immédiate d'une feuille de route multisectorielle couvrant les consultations politiques régulières, la coopération effective en matière économique, commerciale, éducative, énergie, agriculture et engrais», conclut le communiqué. L'annonce a été suivie par un communiqué de la diplomatie marocaine déclarant que «le Royaume du Maroc se félicite de la décision de la République du Pérou de retirer sa reconnaissance de la pseudo "rasd" – prise il y a un an, et de soutenir l'intégrité territoriale du Royaume et son initiative d'autonomie». «Le Royaume du Maroc apprécie et salue cette décision de la République du Pérou, qui ouvre une nouvelle page dans les relations avec ce pays ami. Elle permettra l'approfondissement de la concertation politique et le renforcement de la coopération sectorielle, notamment dans les domaines de l'agriculture et des fertilisants. Dans ce cadre, des actions concrètes seront menées très rapidement», ajoute la même source. Le communiqué du ministère rappelle que «grâce aux actions menées au cours des dernières années, sur Très Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – Que Dieu L'assiste, de nombreux pays ont retiré leur reconnaissance de l'entité fantoche». Ainsi, «sur les 193 pays membres des Nations Unies, 84% ne reconnaissent pas la pseudo "rasd", soit les deux tiers des pays africains, 68% des pays d'Amérique Latine et des Caraïbes, 96% des pays asiatiques et 100% des pays européens et nord-américains», conclut le communiqué. Une bonne nouvelle dans une région pro-Polisario Le retrait de reconnaissance de la «RASD» par le Pérou intervient presque un an après l'annonce du rétablissement des relations diplomatique entre le pays de l'Amérique latine et le Polisario. Une décision prise en septembre 2021. Mais avant cela, le Pérou avait suspendu en 1996, sous l'initiative du Président Alberto Fujimori, sa reconnaissance de la «RASD». Depuis, le pays était considéré comme l'un des soutiens du Maroc en Amérique latine. D'ailleurs, en 2017, une «ambassadrice itinérante» du Polisario avait même été condamnée pour «usurpation d'un statut diplomatique au nom d'une entité fictive» en 2017. Une condamnation confirmée par la Cour constitutionnelle du pays en avril 2021, peu avant l'arrivée du nouveau Président, Pedro Castillo, le 28 juillet dernier. A rappeler que la Colombie a annoncé, jeudi dernier, la reprise de ses liens diplomatiques avec la «RASD», après une intense campagne menée par l'Algérie et le Polisario depuis mai. Le sous-continent est connu pour être très sensibles aux thèses du Polisario. Article modifié le 18/08/2022 à 20h07