Dans un premier temps, le Polisario avait estimé que le feu vert du Maroc à la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, était une concession du royaume «aux pressions d'Etats, puissants au Conseil de sécurité». Quatre jours après, le Front révise cet enthousiasme exprimé par son représentant à New York, en adoptant une nouvelle position en phase avec les craintes de «sources diplomatiques algériennes» exprimées sous couvert d'anonymat. Staffan de Mistura «reste ligoté par la feuille de route que lui tracera le Conseil de sécurité (…) La nomination -bien qu'importante- d'un envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental n'est pas un objectif stratégique majeur en soi», a expliqué le représentant du Polisario en Europe, Oubi Bouchraya Bachir dans des déclarations au média russe Sputnik. «Le Maroc a pu retarder l'arrivée d'un autre diplomate à ce poste (…) c'est dû essentiellement au laxisme de celui qui a la solution au conflit entre ses mains, c'est-à-dire le Conseil de sécurité, notamment ses membres permanents, qui a tourné le dos à ses responsabilités au Sahara occidental.» Oubi Bouchraya Bachir La semaine dernière, Alger s'inquiétait que le feu vert du Maroc à la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, ne soit le fruit d'une négociation au préalable entre le royaume et les Etats-Unis. «Qu'est ce qui a été donné en contrepartie de cette acceptation ?», se sont interrogées des sources diplomatiques algériennes contactées par l'APS. «Rabat pourrait troquer cette acceptation par le maintien de la reconnaissance américaine sur sa prétendue souveraineté au Sahara Occidental occupé, ou par sa présence illégale dans la zone tampon d'El Guerguarate, à l'extrême sud-ouest du ce territoire non autonome, sous surveillance de l'ONU», ont répondu les mêmes sources. Pour rappel, début septembre, Oubi Bouchraya Bachir avait choisi le même canal médiatique pour refroidir l'emballement dans les camps de Tindouf à l'annonce de la nomination d'Alexander Ivanko comme nouveau chef de la MINURSO. Bouchraya avait dit regretter que le Russe arrive alors que «la MINURSO a perdu toute crédibilité au regard de son objectif principal, à savoir : organiser le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui».