La section Nador de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé, mardi, des arrestations parmi les migrants à la frontière séparant le Maroc de Melilla. Dans le sillage de plusieurs tentatives de traverser la frontière, par des migrants, dont la plupart issus de l'Afrique subsaharienne, l'association a fustigé «le rôle de gendarme des frontières pleinement joué par le Maroc». Ainsi, «sur la route entre Béni Ensar et Arekmane, les bus se bousculent dans les deux sens : des bus chargés de migrants arrêtés se dirigent vers le centre d'enfermement d'Arekmane ; dans l'autre, d'autres bus refoulent vers le sud», explique l'ONG sur son compte Facebook. De ce fait, et sur «la base du trafic de ces bus», l'AMDH-Nador dit estimer le nombre de migrants arrêtés, hier, à «presque 200 migrants subsahariens et 40 marocains». Mardi matin, après une quatrième tentative visant à traverser la frontière, l'ONG a dénoncé «une vague d'arrestation des migrants qui s'effectue (…) à Béni Ensar, Farkhana et sur les monts de Gourougou». «Quatre bus font la navette entre Béni Ensar et le centre d'enfermement d'Arekmane où les migrants sont rassemblés. En même temps, d'autres bus sortent du centre d'Arekmane, transportant des migrants pour leur refoulement au sud du Maroc», a-t-elle dénoncé. L'ONG a également fait état d'une «militarisation à outrance et une mobilisation de tous les moyens humains et matériels» à la frontière entre Melilla et Nador. «La frontière avec Melilla est le lieu le plus parfait pour mettre en évidence la coordination totale entre les autorités marocaine et espagnole. Où était cette coordination lorsque AMDH Nador a demandé en vain et à plusieurs reprises d'ouvrir exceptionnellement la frontière pour rapatrier les cadavres de marocains décédés à Melilla pour les enterrer près de leur famille?», a-t-elle fustigé. Hier, les autorités de Melilla ont fait état d'une tentative menée par environ 1 000 migrants pour traverser la frontière, mettant en avant la «coopération» et la «coordination» avec les forces de sécurité marocaine. Cette quatrième tentative intervient après celles du vendredi, du jeudi et du mercredi dernier.