Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a préconisé, dans sa récente «Alerte-CESE», l'accélération de la mise en œuvre de la réforme du secteur des retraites au Maroc. La mise en place d'un système national de retraite solidaire, efficace et pérenne nécessite à la fois la formalisation et l'accélération du processus de consolidation des équilibres et de mise en convergence du financement des prestations, du cadre réglementaire et de la gouvernance des régimes de retraite existants, estime-t-il. En 2022, le chantier de la réforme du système de la protection sociale au Maroc entame sa 2e année avec une priorité donnée aux mesures de généralisation de l'assurance maladie obligatoire (AMO) pour inclure les 22 millions de citoyens qui en sont encore dépourvues. Par ailleurs, l'élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite se trouve au cœur de l'offre intégrée de la loi-cadre n°09-21, celle-ci portant également sur la couverture des risques liés à la vieillesse, en se fixant pour objectif d'intégrer environ 5 millions de personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d'aucune pension. Le CESE propose notamment de procéder à l'élaboration en urgence d'un échéancier précis et engageant pour les différentes parties, relatif à la mise en œuvre des étapes majeures de la réforme du système de retraite au Maroc. Il s'agit aussi de mettre à jour et parachever en urgence les études actuarielles et les réformes paramétriques visant à assurer la pérennité des régimes en vue de faciliter la mise en place d'un système autour des pôles public et privé et de promulguer les textes juridiques et réglementaires nécessaires pour assurer la convergence des régimes de retraite. Le Conseil recommande de procéder à l'instauration d'un régime national de retraite unifié, basé sur un régime obligatoire de base, un régime complémentaire obligatoire contributif pour les revenus supérieurs au plafond et un régime individuel facultatif en capitalisation. Il est enfin question d'un «revenu minimum vieillesse» qui ne soit pas inférieur au seuil de pauvreté au bénéfice des personnes qui ne bénéficieront pas de pension de retraite.