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Le gazoduc Afrique-Atlantique «a atteint une phase clé en matière d'investissement», assure Amina Benkhadra, «mise en service progressive des premiers segments dès 2029»
Lors d'une rencontre organisée mercredi 5 mars par le centre de réflexion Atlantic Council à Washington, Amina Benkhadra, directrice générale de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a mis en avant les avancées majeures du projet de gazoduc Afrique-Atlantique, soulignant son importance stratégique pour la sécurité énergétique régionale et internationale. S'exprimant en marge du «Sommet pour l'autonomisation de l'Afrique», un événement dédié aux partenariats énergétiques entre les Etats-Unis et le continent africain (6-7 mars), Mme Benkhadra a rappelé que cette infrastructure, portée par la vision du roi Mohammed VI et les autorités du Nigeria, a atteint une phase clé en matière d'investissement. Elle a précisé que les études techniques et financières progressent de manière soutenue, avec un objectif de mise en service progressive des premiers segments à partir de 2029. Devant un auditoire composé de diplomates, d'experts du secteur énergétique, de représentants du secteur privé et d'institutions financières, la directrice générale de l'ONHYM a souligné que ce projet d'envergure, d'une longueur dépassant 6 000 kilomètres, est conçu pour approvisionner en gaz naturel près de 400 millions de personnes en Afrique de l'Ouest et au-delà. Il vise également à renforcer l'interconnexion énergétique entre l'Afrique et l'Europe, tout en consolidant le rôle du Maroc en tant que hub énergétique régional. Mme Benkhadra a mis l'accent sur l'impact socio-économique du projet, qui ne se limite pas à l'approvisionnement en gaz mais ambitionne également de stimuler le développement industriel des pays traversés. L'amélioration de l'accès à l'énergie devrait notamment favoriser l'essor de nouveaux pôles de production et dynamiser les économies locales, dans un continent où l'électrification demeure un défi majeur, avec un taux d'accès à l'électricité ne dépassant pas 40 % dans certaines régions. Elle a par ailleurs relevé les complémentarités entre le gazoduc et le secteur des ressources minérales, affirmant que la sécurisation de l'approvisionnement énergétique constituera un levier essentiel pour l'exploitation et la transformation des matières premières africaines, renforçant ainsi la compétitivité industrielle du continent. Le rôle des partenaires internationaux dans la concrétisation du projet a également été évoqué. Mme Benkhadra a fait état de discussions avancées avec plusieurs acteurs majeurs, notamment des entreprises américaines et des institutions financières, afin de garantir la viabilité économique et technique du gazoduc. Elle a insisté sur l'importance des synergies avec les bailleurs de fonds et les investisseurs pour assurer la mise en œuvre du projet dans les délais impartis. Ouvrant la séance de discussions, l'ambassadeur du Maroc à Washington, Youssef Amrani, a replacé le projet dans son contexte géopolitique, soulignant que les enjeux énergétiques figurent au cœur des préoccupations stratégiques des Etats-Unis. Il a mis en exergue l'alignement du gazoduc avec l'ambition portée par le roi Mohammed VI à travers l'Initiative atlantique, destinée à soutenir l'intégration économique de l'Afrique et à développer ses infrastructures énergétiques pour mieux l'arrimer aux marchés mondiaux. L'ambassadeur a également insisté sur la nécessité d'accélérer la coopération internationale autour du projet, plaidant pour une mobilisation accrue des financements et un accompagnement technique soutenu afin de garantir son aboutissement. Il a relevé l'intérêt croissant manifesté par plusieurs partenaires internationaux, illustrant ainsi la place stratégique du gazoduc dans le paysage énergétique global. Ce rendez-vous stratégique, organisé par l'Atlantic Council, a suscité une attention particulière parmi les participants, confirmant la portée structurante du projet pour l'avenir énergétique de l'Afrique et son rôle central dans la coopération internationale en matière d'énergie.