Dans un climat marqué par un cessez-le-feu précaire et des défis de reconstruction, le Maroc, fidèle à la vision du Roi Mohammed VI, affiche une position résolument holistique pour la cause palestinienne pour garantir les droits légitimes du peuple palestinien et poser les jalons d'une paix durable. Dans un contexte géopolitique marqué par près d'un an et demi d'agressions contre Gaza et par un cessez-le-feu fragile, le Maroc se distingue par sa vision claire et globale de la cause palestinienne. Lors de la session extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe tenue au Caire, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réaffirmé le soutien inconditionnel du Roi Mohammed VI à toutes les initiatives destinées à garantir les droits légitimes du peuple palestinien. Selon lui, la position marocaine, élaborée sous les hautes instructions du Roi – qui préside également le Comité Al-Qods – s'inscrit dans une perspective stratégique et intégrée, considérant la cause palestinienne au même rang que la cause nationale marocaine. Dans le communiqué du Caire, émis lors de ce sommet extraordinaire, le rôle essentiel du Comité Al-Qods et de l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif a été mis en lumière. Ces institutions, véritables piliers du soutien à la Palestine, illustrent l'engagement du Maroc en faveur d'une approche unifiée et structurée de la question. Le message est limpide : Gaza, tout comme la Cisjordanie et Al-Qods, constituent des composantes indissociables du territoire palestinien, et il revient en toute légitimité au peuple palestinien, épaulé par l'Autorité palestinienne, de déterminer son avenir. Le ministre Bourita a insisté sur la nécessité de consolider le cessez-le-feu avant toute étape de reconstruction, afin de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire et de garantir la sécurité indispensable au redressement. Il a rappelé que, pour réussir la phase de réhabilitation de Gaza, il faut non seulement mobiliser des ressources techniques et financières, mais également engager tous les acteurs régionaux et palestiniens dans une dynamique politique constructive. En ce sens, la reconstruction ne saurait être envisagée comme une opération purement matérielle : elle doit s'accompagner d'une projection d'horizon politique visant à mettre fin aux agressions et aux discours de haine, et à instaurer une logique de paix durable. Par ailleurs, le Maroc, en participant activement aux travaux de ce sommet, ne s'est pas limité à une simple analyse des situations à Gaza ou aux enjeux de la reconstruction. Le royaume a porté une vision globale qui intègre l'ensemble des problématiques liées à la question palestinienne. Cette approche holistique vise à rassembler les différentes forces politiques palestiniennes, à favoriser l'unification du front et à créer un cadre propice à une solution pérenne. Les paramètres définissant cette position, élaborés selon la vision royale, reposent sur la reconnaissance de l'intégralité du territoire palestinien et sur l'impératif de laisser au peuple palestinien la détermination de son destin. Une vision qui repose sur des principes inébranlables La participation du Maroc au sommet extraordinaire du Caire s'inscrit dans la continuité d'un engagement diplomatique fondé sur des principes constants et une approche pragmatique. "Le MAE marocain a ainsi exprimé une vision qui repose sur des principes inébranlables. D'abord, la reconnaissance de Gaza et de la Cisjordanie comme faisant intégralement partie du territoire palestinien, impliquant que seul le peuple palestinien et son Autorité nationale ont la légitimité de décider de leur avenir. Ensuite, la nécessité d'un cessez-le-feu effectif et durable, préalable indispensable à toute reconstruction", indique à Hespress Fr le professeur de droit public à la faculté des sciences juridiques et politiques de l'université Ibn Tofail, Azzeddine Hannoun. "Cette posture, dictée par les orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, met en avant une approche équilibrée entre soutien politique, appui humanitaire et pragmatisme diplomatique. Le Maroc, tout en soutenant pleinement les droits légitimes du peuple palestinien, insiste sur la nécessité de conditions propices à une stabilisation durable et rejette toute initiative imposée de l'extérieur concernant l'avenir de Gaza", souligne Hanoun. Ce sommet du Caire, fait remarquer le professeur de droit public, "s'est tenu à un moment où de nombreuses initiatives sur l'avenir de Gaza émergent, alimentant une certaine confusion géopolitique. Il s'agit notamment des déclarations de Donald Trump". En effet, poursuit-il, "Gaza et la cause palestinienne ne devraient pas être les premières victimes des mutations imprévisibles que le monde devrait connaître dans les prochains mois. Le Maroc a ainsi insisté sur le fait que la reconstruction ne saurait être envisagée uniquement sous l'angle technique et financier, mais qu'elle devait s'inscrire dans une dynamique politique claire impliquant tous les acteurs palestiniens et régionaux". Cette position illustre, d'après l'universitaire, "l'engagement du Royaume en faveur d'une reconstruction inclusive et cohérente, respectueuse des droits palestiniens et ancrée dans une démarche de paix durable. Elle résonne avec les efforts déployés par le Comité Al-Qods, présidé par Sa Majesté le Roi, et l'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, qui joue un rôle central dans le soutien aux populations palestiniennes". Et d'affirmer qu' "au-delà de son soutien aux initiatives arabes, le Maroc se positionne comme un acteur diplomatique influent, défendant une solution politique qui dépasse les logiques de confrontation et privilégie la coexistence et la paix. La mention explicite, dans le communiqué final du sommet, du rôle du Comité Al-Qods et de l'action marocaine en faveur de la préservation du statut juridique et historique d'Al-Qods témoigne de cette reconnaissance".