Le franco-marocain Alexandre Benalla, récemment condamné à trois ans de prison, a été placé ce mardi en garde à vue pour des soupçons de corruption autour d'un contrat de sécurité avec un oligarque russe, rapporte Le Point. Dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national financier concernant un contrat de sécurité signé entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov et son ancien acolyte Vincent Crase, Benalla et son épouse sont interrogés par la brigade de répression de la délinquance économique. Le couple est entendu pour des soupçons de corruption, de trafic d'influence, de blanchiment de fraude fiscale aggravé et d'abus de biens sociaux, précise Le Monde. Vincent Crase, également condamné pour les violences du 1er mai, avait déjà été placé en garde à vue dans ce dossier en décembre 2019. L'existence de ce contrat avait été révélée par Médiapart en 2018, soulignant qu'il était sous-traité à une autre entreprise, la société Velours, pour laquelle Alexandre Benalla a travaillé entre octobre 2014 et novembre 2015. En 2018, Benalla avait déjà assuré n'avoir pas pris part à la négociation de ce contrat devant l'enquête sénatoriale sur les violences commises le 1er mai 2018. Ce contrat «prévoyait d'assurer la sécurité et l'accompagnement des enfants de ce monsieur, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l'accompagnement de M. Makhmudov lorsqu'il viendrait en France. Chose qu'il n'a jamais faite durant les trois mois de ce contrat» selon Vincent Crase, ex-employé de LREM qui assurait en 2019 n'avoir «jamais rencontré» l'oligarque. Ce dernier aurait payé 294 000 euros pour le contrat, dont 172 000 sur des comptes de Velours. Le milliardaire Iskander Makhmudov a déjà fait l'objet d'une enquête en Espagne sur des soupçons d'appartenance à une puissante organisation criminelle, mais le dossier envoyé en Russie en 2011 avait été classé sans suite selon Madrid.