La saga d'Alexandre Benalla vient de révéler cette semaine un nouvel épisode. Des noms de plusieurs personnalités aux liens douteux ont été révélés par la presse, liant l'ancien collaborateurs de Macron, d'origine marocaine, à un sulfureux homme d'affaires syrien, lui-même lié à l'imam de Drancy Hassen Chalgoumi. En France, le scandale lié à l'ex-collaborateur de l'Elysée Alexandre Benalla s'avère être une affaire à tiroirs. Après sa mise en examen pour avoir tabassé un couple de manifestants le 1er mai dernier à Paris, ainsi que les révélations sur ses passeports diplomatiques, voilà que de nouveaux noms apparaissent dans l'enquête menée par les autorités françaises. Ce vendredi, l'affaire prend en effet un nouveau tournant après l'ouverture d'un nouveau chapitre dans le cadre de l'enquête. Il concerne un «contrat russe» négocié par Benalla, alors collaborateur de l'Elysée, qui aurait été conclu entre Mars, du nom d'une société appartenant à Vincent Crase, un ancien employé de La République en Marche (LREM) et gendarme réserviste, et le «sulfureux oligarque russe Iskander Makhmoudov». Selon l'Obs, ces révélations ont provoqué un tollé, soutenues par la démission, jeudi, de la cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM), Marie-Elodie Poitout, qui serait la compagne du sergent-chef Chokri Wakrim. Ce dernier aurait été «sollicité par Alexandre Benalla pour travailler sur le fameux contrat russe». Il a été entendu cette semaine par le ministère des Armées et suspendu à titre conservatoire de ses fonctions, avec effet immédiat, en attendant que la lumière soit faite sur ces allégations. La rencontre autour de ces contrats entre Alexandre Benalla et Vincent Crase se serait déroulée dans la maison de la cheffe du GSPM en présence de Wakrim. Son nom de famille suggère qu'il serait également d'origine marocaine, mais l'information n'est pas confirmée par les médias français qui suivent cette affaire. Benalla, Izzat Khatab et l'imam de Drancy Chokri Wakrim et sa compagne ne seraient pas les seuls nouveaux protagonistes dans l'affaire Benalla, qui ne cesse de connaître de nouveaux rebondissements. Le nom qui revient sans cesse est celui de Mohamad Izzat Khatab. Ce sulfureux homme d'affaires syrien, comme le qualifie Libération, est lié à Benalla. Il avait hébergé l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron après son licenciement de l'Elysée. Dans son appartement sis place de l'Alma, à Paris, le Syrien, qui aurait été condamné dans plusieurs affaires d'«abus de confiance et escroquerie», avait également reçu chez lui et à plusieurs reprises Chokri Wakrim et Alexandre Benalla. Il serait aussi lié à un autre personnage et non des moindres : l'imam de Drancy, Hassen Chalgoumi, d'origine tunisienne. Celui qui, en pleine séquence émotion surjouée et peu crédible, s'était dit, en 2015 lors de la fusillade de Charlie Hebdo, «triste pour Charles et toute sa famille» en prenant l'hebdomadaire pour une personne à part entière, avait également été hébergé par le Syrien en 2015, quand ce dernier était visé par des menaces de mort, poursuit Libération. Chalgoumi serait aussi un «passeport vers le pouvoir» pour Izzat Khatab, qui dispose d'une «incroyable collection de selfies» avec des personnalités politiques françaises, dont Emmanuel Macron ou encore le Premier ministre Edouard Philippe. Mais une chose est sûre : le puzzle Benalla est encore loin d'avoir révélé toutes ses pièces, distillées au compte-gouttes par les médias français et rythmant les enquêtes policières.