La commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla pointe une série de "dysfonctionnements majeurs au sein des services de l'Etat", qui ont pu "affecter" la sécurité du président et "les intérêts" du pays, dans son rapport rendu public mercredi. La commission évoque notamment "des pouvoirs excessifs laissés à un collaborateur inexpérimenté" dans le domaine de la sécurité du président, et "un sérieux manque de précaution dans la prévention des conflits d'intérêts de certains collaborateurs", en référence au contrat négocié avec un oligarque russe par Alexandre Benalla et Vincent Crase. La commission d'enquête critique aussi "une confiance maintenue et une collaboration poursuivie après les graves dérapages commis par (Alexandre Benalla) le 1er mai 2018" place de la Contrescarpe à Paris, ainsi qu'"une remontée d'informations défaillante au sein de l'institution policière et de l'exécutif" sur ces faits. Selon la commission présidée par Philippe Bas (LR), il y a eu à cette occasion "des faits dissimulés à la justice du fait de l'absence de saisine du procureur de la République". En outre, les sénateurs épinglent "un manque de diligences dans le suivi et le retrait des moyens alloués à Alexandre Benalla après son licenciement (passeports, téléphone Teorem, etc.)", et aussi "une réaction tardive pour s'assurer du respect, par l'intéressé, de ses obligations déontologiques à l'issue de son contrat". Devant la presse, Philippe Bas a souligné que la commission d'enquête avait "réuni suffisamment d'éléments pour estimer que la sécurité du président de la République a été affectée". Il a noté que "de nombreuses erreurs ou anomalies, défaillances, ont été constatées", après avoir souligné que la sécurité du chef de l'Etat Emmanuel Macron "n'est pas une affaire personnelle; elle regarde tous les Français et doit être au niveau des meilleurs standards internationaux".