L'affaire d'Alexandre Benalla continue de faire couler beaucoup d'encre. Jean-Maurice Bernard président de la société Velours vient de lancer un pavé dans la mare concernant le contrat sécuritaire russe. Celui-ci consistait à assurer la protection d'un oligarque russe proche de Poutine, et dont l'ex-chargé de mission de l'Elysée à jouer le rôle d'intermédiaire. Le point. Tout a commencé quand le quotidien Le Monde a publié une vidéo, le 18 juillet 2018, montrant Alexandre Benalla portant un casque des forces de l'ordre et un brassard de police, entrain de violenter deux manifestants, alors qu'il occupait le poste de responsable de la sécurité du Président Français, Emmanuel Macron. Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de la République en marche LReM a également était filmé à côté de Benalla et poursuivi notamment pour « violence à l'encontre de manifestants ». Depuis, rien ne va pour Alexandre Benalla. Chaque jour une nouvelle révélation ou un nouvel élément surgit de nulle part et rend cette affaire encore plus compliquée à décortiquer. Le dernier scandale en vue concerne un contrat de sécurité russe, où « Benalla aurait joué un rôle majeur alors qu'il était encore à l'Elysée ». Le contrat signé entre la société « Mars » de Vincent Crase et une société de protection privée Velours, d'un montant de près de 300.000 euros, consistait à la protection d'un oligarque russe proche du Président Vladimir Poutine. Les dessous du contrat russe Jean-Maurice Bernard, Président de la société de protection privée Velours, sous-traitante du contrat russe, a tenu à mettre les choses au clair concernant ce contrat et « protéger le nom de son entreprise ». Dans une interview accordée à BFMTV, ce dernier a confirmé qu'Alexandre Benalla était « un intermédiaire majeur » de la négociation du contrat. Dans un premier temps, le Président de Velours explique qu'Alexandre Benalla était employé par sa société entre octobre 2014 et novembre 2015. Jusque-là tout va bien. Ce n'est qu'en occupant son poste à l'Elysée que Benalla reprend contact avec son ancien employeur afin de lui proposer une mission qui est la protection d'un riche oligarque. La première rencontre entre Jean-Maurice Bernard et Alexandre Benalla a eu lieu « en janvier 2018 au Damas Café à proximité de l'Elysée », en présence de Vincent Crase explique le Président de Velours. Dans les détails de cette rencontre, « Crase tient le lead et Benalla est pris par ses téléphones. Il n'intervient pas, mais émet plusieurs noms susceptibles d'intervenir dans la mission. Il est là, il est probablement au courant, mais je m'en tiens aux faits », explique Jean-Maurice Bernard. Courant du mois de juin 2018, le contrat commence à prendre forme et plusieurs rendez-vous entre Jean-maurice Bernard et les deux intermédiaires, Benalla et Crase, sont organisés. Mais, cette fois-ci au siège de laREM. Et c'est à ce moment-là que le Président de Velours connait l'identité de l'oligarque russe dont il faut assurée la protection. Il s'agit d'Iskandar Makhmudov, homme d'affaires russe proche de Poutine et philanthrope soupçonné de liens avec la mafia russe. « Lorsqu'on apprend le nom, au dernier moment, de Makhmudov, on se renseigne sur internet et on voit qu'il s'agit d'un industriel russe qui a eu des activités économiques en France et qui été visé par des enquêtes qui n'ont pas donné suite », explique le Président de Velours, avant de poursuivre « j'entreprends alors la mission, comme décidé« . Le coût du contrat russe Selon Jean-Maurice Bernard, le groupe Velours a touché pour ce contrat d'une durée de six mois une somme de 147.000 euros hors taxes comme avance pour les trois premiers mois. Ça correspond à 48.000 euros par mois et une marge de bénéfice net de 7.000 euros, affirme le président de Velours. Ce dernier se met en colère quand il apprend à travers la presse que la société de Vincent Crase, Mars, a été créditée de 294.000 euros pour trois mois, soit le double de ce que sa société à empocher. « A ce moment-là, je me suis dis que le client et nous-même nous sommes faits avoir », explique Jean-Maurice Bernard au micro de BFMTV. Une fois que l'affaire Benalla à exploser en France, la société Velours a décidé de « rompre unilatéralement le contrat avec Mars. Il y a eu l'envoi de courriers recommandés que Crase n'a jamais récupérée ainsi qu'un mail », affirme le président de Velours. Du côté d'Alexandre Benalla, l'ex-chargé de mission à l'Elysée joue à la sourde oreille. Lors de son audition, le 21 janvier devant le Sénat, il a assuré « qu'il n'avait jamais été intéressé par les activités de Vincent Crase et qu'il n'a jamais participé à des négociations au sujet d'un contrat pour la protection d'un oligarque russe ». Une déclaration qui a surpris le Président de Velours. Il a même confirmé que ce dernier « a assisté à plusieurs rendez-vous sur ce contrat avec Crase » et qu'il a même « soufflé ou bien connaissait les noms des cinq personnes imposées par Crase ». « Ce sont les faits », s'est indigné Jean-Maurice Bernard. Suite à ce nouveau scandale, le parquet national financier a ouvert une enquête pour « corruption ».