Le Rassemblement culturel islamique en Mauritanie et en Afrique de l'Ouest, présidé par le Mauritanien Mohammad Al-Hafid Al Nahwi, s'invite dans la crise ouverte entre le Maroc et l'Algérie. Dans un communiqué, l'instance dit suivre «avec une grande préoccupation les développements rapides dans la région du Maghreb» et «condamne et dénonce tous les appels à déclencher la guerre dans la région». «Une guerre, qui n'a aucune logique (…) Nous appelons tous les dirigeants de la région à privilégier les intérêts supérieurs et refuser de se laisser entraîner dans la propagande alimentée par les promoteurs de guerre». Le Rassemblement a enchaîné par saluer la disposition du président mauritanien, Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, à lancer une «médiation» entre le Maroc et l'Algérie et de couvrir ensuite d'éloges la «sagesse» du roi Mohammed VI, ses «appels en faveur de la paix» et «sa main tendue» au pouvoir algérien. L'organisation s'est félicitée de l'engagement du souverain, annoncé dans son discours du trône de cette année, que le Maroc «ne sera entraîné dans aucune guerre dans la région». En revanche, le Rassemblement a totalement ignoré de mentionner le nom du président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Pire, l'instance s'est contentée d'adresser son message d'abord à la «direction algérienne», en l'invitant «à privilégier la logique de l'intérêt supérieur de la nation et épargner à la région davantage de tensions et d'escalades qui affectent les peuples maghrébins», et ensuite aux «sages, aux érudits et aux chioukhs en Algérie sœur», les appelant à «s'efforcer d'éviter les effusions de sang et réconcilier les relations». Le président du Rassemblement culturel islamique en Mauritanie et en Afrique de l'Ouest, est un habitué des causeries religieuses que le roi Mohammed VI préside chaque année à l'occasion du mois de Ramadan. Depuis la rupture des relations entre le Maroc et l'Algérie, des responsables politiques, des dignitaires religieux, des universitaires et des journalistes en Mauritanie, se succèdent pour apporter leurs soutiens à l'un des voisins ennemis. L'intervention de Mohammad Al-Hafid Al Nahwi, largement en faveur du royaume, s'inscrit dans ce contexte où chacun des deux protagonistes fait le rappel de ses relais à Nouakchott.