La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a urgé, mardi à Strasbourg, les Etats membres de renforcer les capacités militaires de l'UE et sa stratégie sécuritaire pour prendre davantage le contrôle de sa propre défense. "L'Europe doit prendre davantage le contrôle de sa propre défense, car l'éventail des menaces auxquelles nous sommes confrontés se déploie de jour en jour", a-t-elle affirmé lors d'un débat au Parlement européen (PE), qui siège en session plénière dans la capitale alsacienne. Evoquant la manière dont l'UE prévoit de renforcer ses capacités de défense, Mme von der Leyen s'est référée au plan "ReArm Europe" récemment annoncé par la Commission, notant que l'UE doit intensifier et accélérer sa production en matière d'armement. La cheffe de l'exécutif européen avait proposé la semaine dernière le plan « ReArm Europe » visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros pour aider les Etats membres à investir dans la défense de l'Europe. Lire aussi : Ursula von der Leyen réélue présidente de la Commission européenne "L'essentiel des nouveaux financements à cet effet ne pouvait provenir que des Etats membres", a-t-elle insisté, relevant que ces investissements devaient se concentrer sur la passation conjointe de marchés pour soutenir l'industrie européenne de la défense. « Nous avons la taille suffisante pour dissuader tout pays hostile, nous avons le pouvoir économique et nous avons enfin la volonté politique« , a affirmé la responsable européenne. « La paix ne peut plus être tenue pour acquise » et l'ordre de sécurité européen « est ébranlé et bon nombre de nos illusions sont brisées« , a-t-elle conclu. Pour sa part, le président du Conseil européen, António Costa, a affirmé que « l'UE vit un moment décisif marqué par des tensions géopolitiques croissantes et une pression énorme sur l'ordre international multilatéral fondé sur des règles". M. Costa a promis, à cet égard, de continuer à œuvrer pour rendre l'Europe plus forte, protéger les citoyens et le modèle social de l'Union, tout en renforçant la compétitivité. L'ordre du jour de l'actuelle session plénière du PE comprend également des débats sur une nouvelle approche de l'UE en matière de retour des migrants, le pacte pour une industrie propre, l'énergie et les plans d'action de l'industrie automobile, les priorités économiques, sociales et en matière d'emploi pour 2025, la future stratégie européenne pour le secteur agro-alimentaire et l'impact des crises climatiques sur les régions vulnérables de l'UE.