La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé l'Europe à « dépenser plus, mieux et européen » en matière de défense. « Pour faire face aux risques bien réels pour la sécurité en Europe, l'UE doit considérablement augmenter ses capacités en matière de défense au cours des cinq prochaines années« , a plaidé la cheffe de l'Exécutif européen, mercredi lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg. L'Europe a vu se briser ses illusions de paix et de prospérité économique ces dernières années, a constaté l'Allemande, estimant que « le monde est aujourd'hui plus dangereux que jamais, et l'Europe doit se réveiller« . Ursula von der Leyen a encore une fois plaidé pour l'achat commun de matériel militaire par les Etats membres de l'UE, à l'instar des achats de vaccins pendant la pandémie de coronavirus. « La stratégie européenne de défense industrielle, que la Commission doit présenter dans les prochaines semaines, aura notamment pour objectif de favoriser les acquisitions conjointes« , a-t-elle confirmé. Lire aussi : UE : Ursula von der Leyen annonce sa candidature à un second mandat Ces achats groupés pourraient permettre à l'UE de négocier de meilleurs prix, tout en offrant à l'industrie une stabilité de ses carnets de commandes grâce à des garanties et des contrats d'achat fermes. La cheffe de l'Exécutif européen a également salué l'engagement de la Banque européenne d'investissement (BEI) en faveur de la défense européenne. La présidente de l'institution, Nadia Calvino, a déclaré récemment que la BEI était prête à faire davantage pour contribuer à des projets communs favorisant l'essor de l'industrie européenne de la défense. La BEI n'investit actuellement que dans les technologies et équipements qui ont un double usage civil et militaire. Pour pouvoir étendre la définition de ce double usage, les 27 Etats membres de l'UE devraient donner leur accord et modifier le mandat de la BEI. Pour Mme Von der Leyen, qui brigue un second mandat à la tête de la Commission, en tant que candidate principale du Parti Populaire Européen (PPE), « il s'agit désormais pour l'Europe d'assumer la responsabilité de sa propre sécurité« .