La justice a tranché dans l'affaire qui concernait Mohamed El Hafid, député du parti de l'Istiqlal et ancien président du conseil communal de Sidi Kacem. Reconnu coupable de détournement de fonds publics, il a écopé de deux ans de prison dont une année ferme ainsi que d'une amende de 10 000 dirhams et d'un dédommagement de deux millions de dirhams au profit de la commune. Sa gestion, marquée par des irrégularités financières et une défaillance dans la collecte des recettes locales, aurait causé un préjudice estimé à 55 millions de dirhams. La chambre criminelle chargée des infractions financières près la cour d'appel de Rabat a condamné, lundi 10 mars, Mohamed El Hafid, député du parti de l'Istiqlal (PI, majorité) et ancien président du conseil communal de Sidi Kacem, à deux ans de prison, dont une année ferme. Poursuivi pour détournement de fonds publics, il devra également s'acquitter d'une amende de 10 000 dirhams et verser deux millions de dirhams à la commune en réparation du préjudice subi. L'affaire trouve son origine dans une plainte déposée le 18 octobre 2024 par l'actuel président du conseil communal, accusant M. El Hafid d'une gestion défaillante ayant entraîné un manque à gagner estimé à 55 millions de dirhams pour la collectivité. Les investigations ont révélé des négligences répétées dans la perception des recettes municipales, en particulier les taxes sur les terrains non bâtis et les redevances des marchés mais aussi l'absence d'application des pénalités contractuelles à l'encontre de l'entreprise en charge de la propreté urbaine. Outre ces manquements, le tribunal a relevé des dépenses de fonctionnement jugées excessives, notamment le recrutement injustifié d'agents temporaires durant la campagne électorale de 2021 et des frais de gestion largement supérieurs aux normes en vigueur. L'irrégularité de ces pratiques a contribué à fragiliser les finances de la commune, déjà grevées par plusieurs condamnations judiciaires lui imposant le versement de 716 millions de centimes au titre d'arriérés et de contentieux divers. Dans ses attendus, la cour a insisté sur la gravité des faits reprochés et sur la nécessité de préserver l'intégrité de la gestion des ressources publiques. Ce jugement s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre les abus financiers au sein des collectivités territoriales, alors que les autorités judiciaires s'emploient à renforcer les mécanismes de contrôle et de reddition des comptes. Si la défense de M. El Hafid a tenté d'invoquer des erreurs administratives sans intention frauduleuse, les magistrats ont estimé que les éléments du dossier établissaient une responsabilité avérée dans la dilapidation des deniers communaux. À l'issue du verdict, ses avocats ont indiqué qu'ils envisageaient un pourvoi en cassation, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle étape dans cette affaire qui cristallise les enjeux de la gouvernance locale et de la transparence dans la gestion des finances publiques.