A son tour, la Mauritanie s'est dite «profondément préoccupée» par la rupture de l'Algérie de ses relations avec le Maroc, rapporte Alakhbar.info. Une position exprimée ce jeudi par le ministre des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh, qui a reconnu que la région maghrébine fait face à une «crise», pointant du doigt «les problèmes entre les frères algériens et marocains dans la paralysie de l'Union du Maghreb». Ould Cheikh a souligné que les «Mauritaniens, au même titre que les autres peuples de la région, pâtissent de ce qui se passe», ajoutant que ces différends entre Rabat et Alger «auraient dû être gérés avec sagesse et dans le secret». Pour rappel, le chef de la diplomatie mauritanien, qui était porteur de messages du président Mohamed Ould El Ghazouani à ses pairs au Maghreb, s'est rendu en avril en Algérie, en Tunisie et en Libye. Et en mai, il effectua une escale au Maroc dans le cadre de la même mission mais sans pouvoir rencontrer le roi Mohammed VI. Des visites qui s'inscrivaient dans les efforts entrepris par Nouakchott pour organiser un sommet du Maghreb. En effet, il faut remonter à avril 1994 pour la dernière réunion au niveau des chefs d'Etat de l'Union du Maghreb, tenue à Tunis. L'ancien président tunisien, Moncef El Marzouki, avait essayé de redonner vie à une union moribonde en appelant en juillet 2012 à une rencontre des cinq leaders. Des efforts qui se sont avérés vains, en raison du dossier du Sahara occidental. L'ancien chef d'Etat de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait lui aussi tenté sa chance, au lendemain de la main tendue par le roi Mohammed VI au pouvoir algérien, suite à son discours du 6 décembre 2018. L'initiative mauritanienne s'était heurtée au refus algérien.