Au sommet UA-UE, le roi Mohammed VI a annoncé solennellement la mort de l'Union du Maghreb Arabe, une entité qui n'a plus aucune raison d'être. Il faut remonter à avril 1994 pour tomber sur la dernière réunion des chefs d'Etats de la région. Après des années de lente agonie, le roi Mohammed VI annonce depuis Abidjan la mort de l'Union du Maghreb Arabe. «Hélas, l'UMA n'existe pas !», a-t-il regretté dans son discours au sommet UA-UE consacré à la thématique de la migration. Le souverain est, officiellement, le premier dirigeant de la région maghrébine qui proclame la mort de l'UMA. Une déclaration solennelle proclamée à l'occasion d'un événement international. C'est dire son importance et sa portée. Une sorte de message d'adieu adressé à d'anciens partenaires alors que le Maroc se prépare à adhérer à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest lors de la prochaine réunion du groupement du 16 décembre à Abuja. Un espace où le royaume est déjà présent par ses investissements, son expertise sécuritaire et par son ascendant religieux. Le Maroc n'est pas le seul à déserter l'UMA Il faut remonter à avril 1994 pour tomber sur le dernier sommet de l'UMA, tenu à Tunis. L'ancien président tunisien, Moncef El Marzouki, avait bien essayé de redonner vie à une union moribonde en appelant en juillet 2012 à une réunion des chefs d'Etats. Des efforts qui se sont avérés vains. En cause, la question du Sahara occidental qui paralyse l'UMA. Depuis, chaque pays a décidé de chercher sa propre voie. Si le royaume a décidé de se tourner vers l'Afrique de l'Ouest pour les raisons déjà citées, la Tunisie a opté pour le Marché commun pour l'Afrique orientale et australe (COMESA). Son admission au groupement régional sera effective au début de l'année prochaine, a annoncé le ministre du Commerce Omar Béhi. Le pays de la révolution du jasmin n'entend pas s'arrêter à mi-chemin. Il prévoit de donner un élan à sa politique africaine par une demande d'intégration à la CEDEAO. De son côté, la Mauritanie qui avait quitté la CEDEAO en 2000 pour se consacrer justement à l'Union du Maghreb Arabe a révisé sa politique. En mai dernier, Nouakchott avait signé un accord portant sur son retour à la zone de libre-échange ouest-africaine à l'horizon du 1er janvier 2019. L'Algérie cherche également sa voie et tente un rapprochement avec la COMESA.