Du jamais vu dans le microcosme des institutions publiques en charge de la communauté marocaine à l'étranger. Driss Ajbali qui se présente comme étant le Directeur du Conseil de la communauté des Marocains à l'étranger (CCME), tire sur ceux-là même qu'il est censé servir, usant d'un langage ordurier. Associations, journalistes, médias, députée, c'est une grande partie des acteurs de la diaspora qui sont visés. Explications. Début avril 2012, nous recevons à la rédaction plusieurs emails parlant d'un scandale au sein du CCME. Un message comportant des accusations graves (caisse noire, insultes, provocations…) a été envoyé depuis le compte email de Driss Ajbali, directeur du CCME, à l'ensemble des membres du Conseil. Nous décidons d'enquêter sur cette affaire en appelant plusieurs personnes (membres, salariés et ex-salariés du CCME mais aussi son président, ainsi que l'intéressé lui-même). Conformément à la rigueur journalistique nous avons pris garde de n'accuser personne, tout en essayant de mesurer si les propos tenus dans le mail correspondaient à une réalité vécue au sein du CCME. L'obscénité n'est pas gage de virilité ! Interrogé par notre journaliste Julie Chaudier, Driss Ajbali, n'apprécie pas nos questions et n'hésite pas à user d'un langage ordurier : «Allez-vous faire foutre !» lui assène-t-il, pour immédiatement raccrocher. Malgré cette attitude indigne d'un responsable d'une institution publique, nous publions le lendemain un article équilibré sur l'affaire qui ne conclue rien, mais qui informe nos lecteurs conformément à notre mission. Driss Ajbali qui pensait probablement nous avoir «coupé la chique» a dû fulminer en lisant l'article sur notre site, puisque dans l'après-midi il a appelé directement notre journaliste pour lui dire, en substance, d'un ton menaçant : «Tu n'aurais pas dû le publier. Ca ne va pas se passer comme ça. Tu vas le sentir bien profond !». Courageux mais pas téméraire, il raccroche sans laisser le temps à notre journaliste de répondre. En tant que directeur de publication, je demande alors immédiatement un entretien avec le Président du CCME pour dénoncer cette attitude d'un autre âge. Samedi nous avons une entrevue de près de 2 heures à Rabat. Si M. El Yazami essaye de botter en touche, j'obtiens tout de même un rejet clair de l'attitude de M. Ajbali : «je n'approuve pas ces méthodes !» m'a-t-il répondu. Quand l'hôpital se moque de la charité ! Le clash entre l'institution en charge des MRE et le média des MRE aurait dû en rester là. Mais vendredi dernier, le journal satirique Le Canard Libéré publie une interview accordée à Driss Ajbali. Nous passons alors à une phase quelque peu surréaliste. Notre «pseudo-journaliste» est traitée de «fouille-merde» posant des «questions imbéciles». Après s'être gargarisé de l'avoir «envoyé balader assez violemment» (sic) et de lui avoir «raccroché au nez», il s'est répandu en calomnies à mon égard. L'aspect comique de l'affaire atteint son paroxysme quand ce monsieur affirme qu'une procédure en justice à notre encontre sera lancée par son avocat nous accusant de diffamation, alors qu'il n'a cessé de nous calomnier depuis le 3 avril jusqu'au 11 mai ! Il faudra au CCME s'interroger sur la cohérence en interne. Comment un média qui est accusé de tous les maux et qui ne semble pas faire preuve de professionnalisme est invité à chaque évènement organisé par le CCME ? Comment un média qui ne peut obtenir «aucune espèce de considération» de la part de Driss Ajbali a obtenu des interviews de la part du Président et du Secrétaire général du CCME ? Du sniper… à la mitraillette Mais le Directeur du CCME ne veut pas se contenter du rôle du sniper en visant seulement Yabiladi.com. Ainsi, d'autres journalistes sont visés en termes insultants, mais surtout c'est le tissu associatif de la diaspora qui en prend pour son grade. Les responsables d'associations, notamment les plus critiques vis-à-vis du CCME sont lynchés par celui qui est censé réfléchir, aider, renforcer, servir ces mêmes associations. Même les femmes politiques subissent le courroux de celui qui ne doit souffrir aucune critique. Nezha El Ouafi, une Marocaine qui vivait avec sa famille en Italie, élue députée PJD lors des dernières législatives, est ainsi disqualifiée avec mépris. Une femme élue par le peuple, et qui de par son expérience, a une connaissance des problématiques touchant la diaspora, se voit "rappeler à l'ordre" violemment par Driss Ajbali. En résumé, le responsable du CCME n'accepte aucune critique d'où qu'elle vienne : associations, médias, députée... Le CCME est-il le château de Driss Ajbali ? Plus inquiétant, la propension de Driss Ajbali à utiliser les moyens mis à disposition par l'institution publique, pour son usage personnel. Une mailing-list ([email protected]) comprenant tous les contacts a été spécialement créée vendredi pour que monsieur le Directeur puisse arroser tous les contacts de l'institution, puisque la revue de presse envoyée par le CCME, lui-même, n'avait pas repris l'interview de M. Ajabli. Pourtant la plainte pour diffamation à notre encontre est une démarche individuelle et non du CCME. Pourquoi diffuser son interview à tous les contacts du CCME si ce n'est pour étancher une soif de vengeance et flatter son égo ? La création et l'utilisation de cette liste de diffusion ont-elles été validées par le Président ou le Secrétaire générale du CCME ? Sont-ils d'accord pour utiliser les informations collectées dans le cadre d'une mission publique à des fins privées et, circonstance aggravante, pour calomnier plusieurs acteurs de la communauté marocaine à l'étranger ? Nul doute que Driss El Yazami et Abdellah Boussouf rectifierons le tir en prenant la parole publiquement pour désavouer Driss Ajbali et prendrons les mesures adéquates pour rétablir un climat propice au dialogue entre le CCME et les acteurs de la diaspora. Car le comportement de ce monsieur en plus de desservir sa propre cause, risque surtout d'entrainer avec lui l'image du CCME, et la réputation des vrais responsables de cette institution. Un silence de leur part serait difficilement compréhensible face aux esclandres de M. Ajbali. Mea culpa ! En guise de conclusion et pour être tout à fait honnête, je dois reconnaitre que Driss Ajbali dit parfois des choses justes. Il y a quelques années, il avait balancé à l'un de nos journalistes, de manière faussement sibylline, «qu'internet peut être un formidable outil, mais ça peut être aussi la plus grande poubelle du monde !». J'avoue qu'aujourd'hui, j'ai un peu trahi mes valeurs d'écologisme 2.0 en contribuant, par la publication des propos orduriers de Driss Ajbali, à alimenter la pollution de ce formidable outil qu'est internet. Mea Culpa !