Bouazza Kherrati, le président de la Fédération Marocaine de la protection des droits du consommateur, a exprimé son point de vue quant aux différents scénarios de décompensation prévus par le gouvernement actuel. Sur ce point, Bouazza Kherrati souligne que « le gouvernement pourra décompenser le sucre, la farine et le gaz butane, mais en optant pour des aides financières pour les sociétés industrielles ». « A titre d'exemple, les quantités de sucre, de farine et de gaz utilisées dans les boulangeries pâtisseries sont plus ou moins constantes ; le gouvernement pourra en déduire une somme de compensation, sans toucher à la capacité d'achat du consommateur », ajoute-t-il. Toujours dans le cadre de la décompensation, Bouazza Kherrati s'interroge sur les critères de détermination de la population nécessiteuse. « 99% des mendiants actuellement possèdent des biens immobiliers, voire même des terrains agricoles ». Selon lui, « c'est l'une des raisons majeures pour lesquelles le gouvernement aura des difficultés à filtrer les populations ayant droit à la décompensation ». En réponse quant au rôle de la loi 31-08 protégeant les droits du consommateur, le président de la Fédération qualifie ce texte « de nourrisson tué à sa naissance ». « Cette loi n'a jamais été mise en œuvre, bien qu'elle ait été adoptée par le Parlement le 7 avril 2011 ; on ne peut donc pas évoquer un quelconque rôle de cette loi ». Pour Kherrati, « les acteurs économiques et industriels ne sont pas suffisamment conscients du rôle du consommateur marocain dans la chaîne de production. Si on protège le consommateur, on protégera aussi et par effet mécanique la production nationale ». Selon un rapport d'Euromonitor en 2012, certains Marocains nantis sont dans une logique d'apparence, allant dans des établissements chers, uniquement dans le besoin d'être vus. Le rapport visant la recherche en matière de marketing, a fait savoir que les habitudes d'achats des familles provenant de la classe moyenne sont nettement distinctes de celles des familles à faible revenu, dont un grand nombre ne disposent pas de salaire mensuel et doivent vivre au jour le jour. Quant à la consommation croissante, elle s'explique par le développement remarquable du crédit direct. A fin mars 2013, les crédits à la consommation enregistrés auprès des sociétés de crédit ont progressé de 1.956 milliards de DH, soit 4.8% comparé à la même période en 2012, pour s'établir à 42,463 milliards de DH. Et la tendance continue.