Katowice, ville du Sud de la Pologne accueille du 2 au 14 décembre, la COP24 (24ème conférence des parties signataires de la Convention-cadre de l'ONU sur le changement climatique), avec l'objectif de parvenir à finaliser les négociations sur le programme de travail relatif à l'accord de Paris. Quelque 190 Etats, dont le Maroc, seront représentés à la COP24 auxquels s'ajouteront des acteurs non étatiques, ONG ou institutions qui prendront part aux assises de cette 24ème conférence des parties signataires de la Convention-cadre de l'ONU sur le changement climatique (CCNUCC). Lors du dernier sommet intermédiaire pour l'action climatique mondiale, plus de 4.000 représentants d'organisations étaient venus demander aux gouvernements de contribuer à un accord lors de la COP de Katowice. Cet accord s'articule autour de la définition de règles précises d'application de l'accord de Paris sur le climat, qui doit entrer en vigueur en 2020. Négocié en 2015 dans le cadre de la COP21, ce texte prévoit de contenir d'ici à 2100, le réchauffement climatique « bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et de viser à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C ». Or, entre temps, les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, après la Chine, ont annoncé par la voix du président Donald Trump, le retrait de l'accord de Paris. Ce retrait de Washington, qui a fait reculer la lutte contre le réchauffement climatique, a brouillé les cartes européennes, l'Europe cherchant à mettre sur pied une alliance avec Pékin sur les questions du climat et permettre à l'accord de Paris de survivre grâce à la baisse des émissions de CO2 en Chine. Outre les Etats-Unis, deux autres pays en l'occurrence le Brésil et l'Australie font également partie des pays les moins volontaires en matière de réduction des gaz à effet de serre. → Lire aussi : Climat: La COP24 en Pologne avancée d'une journée Ce constat amène l'Europe, elle-même divisée sur le recours à l'énergie fossile, à chercher une stratégie de sortie de charbon, une tâche compliquée, de nombreux pays continuant de tirer leur énergie du charbon, combustible qui a ses avantages économiques mais aussi un très mauvais bilan carbone. Deux pays européens sont passés maitre dans le recours à l'énergie fossile à savoir la Pologne et l'Allemagne. Ces deux pays sont considérés par l'Europe comme étant parmi les mauvais élèves du vieux continent en termes d'émissions de gaz à effet de serre et qui continuent d'investir dans le charbon. La COP 24 à Katowice sera une nouvelle occasion de mettre un coup de projecteur sur le sujet sensible en Europe de la sortie du charbon. Celle-ci a fait, l'an dernier, lors de la COP 23 à Bonn en Allemagne, l'objet de débats soutenus, marqués par la signature par 28 pays et plus de neuf gouvernements ainsi qu'une trentaine de grandes entreprises, de la «Powering past coal alliance» (PPCA), une coalition déterminée à sortir rapidement du charbon. Ce dernier, qui constitue la première source d'énergie dans le monde (environ 40 pc du mix énergétique mondial), est aussi la plus dommageable pour la qualité de l'air et le climat. Le secteur du charbon représente à lui seul 44 pc des émissions de gaz à effet de serre mondiales. La question qu'un certain nombre de climatologues se posent est de savoir si l'Allemagne et la Pologne, qui continuent de tirer leur énergie du charbon, vont finalement mettre en application les termes de la PPCA dans les délais impartis, afin d'accélérer la croissance propre et la protection du climat grâce à l'élimination rapide du charbon conventionnel, comme le stipule la déclaration de Bonn. La COP24 doit aboutir à la rédaction d'une feuille de route pour que chaque Etat puisse appliquer l'accord concrètement. En théorie, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques consistera donc à adopter toutes les décisions garantissant la pleine application de l'accord de Paris. Et c'est dans le but d'atteindre cet objectif que les organisateurs de la COP24 ont avancé au 2 au lieu du 3 décembre, les travaux de la conférence à Katowice, dont l'un des principaux enjeux est la mise en application de l'accord de Paris. A Katowice, les pays signataires doivent négocier des plans d'action précis et contraignants et définir également des financements « climat » incluant l'assistance internationale aux victimes des changements climatiques.