Il a été décidé, lors de la précédente réunion préparatoire tenue à Bonn, d'organiser une nouvelle réunion intermédiaire à Bangkok,en vue de préparer le texte qui servira de base aux prochaines négociations en Pologne. Une session intermédiaire de négociations sur la mise en œuvre du pacte de 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre s'est ouverte mardi à Bangkok, en préparation de la COP24 prévue en décembre prochain en Pologne. Les 190 Etats participants ont jusqu'à la fin de l'année et la 24e Conférence climat de l'ONU en décembre à Katowice (Pologne) pour finaliser les règles de mise en œuvre du pacte de Paris de 2015, qui vise à contenir le réchauffement mondial sous les 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l'ère préindustrielle. Mais les tensions entre pays ont conduit à la paralysie cet été du Fonds vert pour le climat de l'ONU, déjà affecté par l'arrêt de la contribution des Etats-Unis décidé par Donald Trump. Lors de la précédente réunion préparatoire tenue à Bonn (Allemagne), du 30 avril au 10 mai dernier, il a été décidé d'organiser une nouvelle réunion intermédiaire à Bangkok. Il s'agit de préparer le texte qui servira de base aux prochaines négociations en Pologne. « Nous organisons cette session à Bangkok parce que nous n'avançons pas aussi vite que nous le pourrions », a déploré le Polonais Michal Kurtyka, président de la COP24 lors de la cérémonie d'ouverture de la session de discussion à Bangkok. « Nous savons tous que le temps nous est compté et que la crédibilité du processus lui-même est dans la balance« , a-t-il ajouté, rappelant que les délégués doivent avancer sur des règles détaillées d'application de l'accord de Paris au risque de le voir devenir caduc. « Nous travaillons contre la montre, mettons-nous au travail avec le sens de l'urgence exigé par la situation », a insisté de son côté Patricia Espinosa, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Espinosa a également estimé que la canicule qui s'est abattue cet été sur l'Europe ou l'ampleur des incendies en Australie devrait donner un nouvel élan à la lutte globale contre le changement climatique. « Cela apporte vraiment la preuve que le changement climatique a un impact sur la vie quotidienne des gens », a-t-elle dit. « Je suis convaincue que cela va susciter un sentiment accru d'urgence ». Les négociateurs à Bangkok et à Katowice sont devant le défi d'assurer un engagement accru des pays participants à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des militants écologistes ont manifesté mardi matin devant les locaux abritant la réunion. Les protestataires ont relevé le fait que « les pays riches, au premier rang desquels les Etats-Unis, sont largement responsables du changement climatique, mais échappent à leurs responsabilités« . L'accord de Paris prévoit une aide annuelle de 100 milliards de dollars d'ici à 2020 pour les pays pauvres. Un rapport présenté à l'occasion de ce conclave indique que la métropole Bangkok sera l'une des premières cités à pâtir des changements climatiques à moyen terme. Bangkok, construite sur des terres autrefois marécageuses à environ 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer, devrait être l'une des zones urbaines les plus touchées au monde par les changements climatiques, ont indiqué des experts en marge de cette réunion préparatoire. Près de 40 pour cent de la superficie de Bangkok sera inondée dès 2030 en raison des précipitations extrêmes de plus en plus diluviennes et des divers effets des changements climatiques, selon le rapport élaboré en partenariat avec la Banque Mondiale. Les mers du golfe aux alentours de la Thaïlande augmentent de quatre millimètres par an au-dessus de la moyenne mondiale, selon le rapport.