La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a émis le souhait, lundi, de voir les négociations sur le Soudan, qui doivent commencer en Suisse cette semaine, aboutir à des accords permettant d'accroître l'aide humanitaire. Lors d'une conférence de presse à l'occasion du 75e anniversaire des Conventions de Genève des traités internationaux régissant les conflits armés, Mme Spoljaric a indiqué que « nous ne participons pas à ces pourparlers, mais j'espère qu'ils aboutiront à des accords qui nous permettront d'accroître l'aide humanitaire et d'avoir un meilleur accès aux populations touchées, en particulier dans le nord du Darfour, où la situation est extrêmement préoccupante ». A cet égard, la présidente du CICR a réclamé l'instauration de « mesures humanitaires très concrètes qui contribueront à rétablir la confiance et à lever certains des obstacles immédiats à la conclusion d'un accord de cessez-le-feu », notant que « le Soudan illustre ce qui se passe lorsque le droit international humanitaire n'est pas respecté ». Lire aussi : Soudan: le SG de l'ONU «profondément alarmé» par la situation à El Fasher Mme Spoljaric a ainsi appelé les parties à rester « à la table des négociations jusqu'à ce qu'elles aient trouvé un accord sur la manière d'accroître » l' »espace opérationnel » du CICR, dont l'accès aux populations est limité en raison notamment du « manque d'accords de sécurité » permettant à son personnel d'agir. Le CICR fournit « les informations nécessaires pour alimenter les conversations, afin qu'elles sachent quelles sont les conditions sur le terrain et ce dont nous avons exactement besoin pour pouvoir opérer », a-t-elle précisé. Depuis avril 2023, la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une crise humanitaire majeure, poussant le pays au bord de la famine, selon l'ONU. De précédents cycles de négociations menés à Jeddah, en Arabie saoudite, ont échoué. Fin juillet, Washington avait invité l'armée et les paramilitaires à des pourparlers en Suisse en vue d'un cessez-le-feu. Les pourparlers de Genève, coparrainés par l'Arabie saoudite, doivent inclure l'Union africaine, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'ONU en tant qu'observateurs, avait précisé Washington.