Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé mardi "l'échec" de la communauté internationale à "protéger" les civils des conflits armés, le nombre de victimes de combats et de leurs conséquences humanitaires ayant fortement augmenté en 2022. « La vérité est terrible: le monde est en train d'échouer à remplir ses engagements pour protéger les civils, des engagements consacrés par le droit humanitaire international", a tonné le patron des Nations unies lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la "protection des civils dans les conflits armés". Aux côtés de l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dont le pays a attaqué l'Ukraine, Antonio Guterres s'est indigné du recours dans les guerres en 2022 aux "armes explosives" dont "94% des victimes dans des zones peuplées sont des civils". Devant le Conseil de sécurité, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a martelé qu'"en ce moment, d'innombrables civils vivent un enfer dans des conflits à travers le monde". "A tout instant, le prochain missile peut détruire leur maison, leur école, leur clinique et tous ceux qui y sont. Chaque jour, leurs êtres chers peuvent être agressés, violés, arrêtés, torturés. Chaque semaine, ils peuvent manquer de nourriture ou de médicament", a égrené la diplomate.
Un bilan accablant
Antonio Guterres a évalué que "l'an dernier, plus de 117 millions de gens ont souffert d'une faim aigüe, d'abord en raison de la guerre et de l'insécurité". À ses côtés, le président de la Confédération suisse Alain Berset - dont le pays préside en mai le Conseil de sécurité et est "dépositaire des conventions de Genève (de 1949) et siège du CICR" - a prévenu qu'"affamer volontairement des civils est un crime de guerre". Le dirigeant suisse a dénoncé le sort de civils pris dans des conflits armés en République démocratique du Congo, au Soudan, au Sahel, en Somalie, en Birmanie, en Afghanistan ou "dans d'autres situations de violence, par exemple Haïti". Pour l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, "le bilan est accablant" et "la très forte hausse en 2022 du nombre de civils tués dans les conflits armés est très inquiétante". Il a fustigé "les violations du droit international humanitaire" telles que "commises par la Russie en Ukraine et (...) par le groupe Wagner, notamment en République centrafricaine et au Mali". Les "civils souffrent depuis trop longtemps des conséquences meurtrières des conflits armés. Il est temps que nous tenions notre promesse de les protéger", a conclu Antonio Guterres.