Dans un enregistrement audio authentifié par BFMTV, un ami de Nahel qui était à bord du véhicule lors du contrôle routier mené par la police, raconte les événements qui ont précédé le drame, et pointe les mensonges relayés sur les réseaux sociaux. Un ami de Nahel qui était à bord du véhicule lors du contrôle routier mené par la police à Nanterre (département des Hauts-de-Seine), a affirmé samedi que les deux motards de la DOPC ont menacé de tuer le conducteur d'origine nord-africaine âgé de 17 ans, dont la mort mardi, a déclenché des émeutes dans toute la France. Dans un enregistrement audio authentifié par BFMTV, ce jeune homme a raconté sa version des faits sous couvert de l'anonymat. Il dit avoir voulu faire cette vidéo « pour rétablir la vérité car il y a beaucoup de mensonges qui circulent sur les réseaux sociaux sur la mort de mon copain Nahel (...) Et je vais vous raconter l'histoire de A à Z ». Le témoin qui était à bord du véhicule le jour du drame, a affirmé que le mardi 27 juin à 08h10 il avait rencontré Nahel et un autre ami et sont allés faire un tour dans la banlieue parisienne de Nanterre à bord d'une voiture qu'ils ont empruntée. Affirmant qu'ils n'étaient pas sous emprise de l'alcool ou de la drogue, le passager a indiqué qu'au moment où la voiture roulait sur une voie de bus, il a remarqué deux policiers à moto qui les suivaient. Nahel a arrêté le véhicule après que les deux agents ont déclenché leurs gyrophares, a raconté le passager. « Eteins le moteur ou je te shoote » L'un des officiers a ordonné à Nahel de baisser la fenêtre du véhicule, a raconté le passager, ajoutant que son ami avait obéi à l'ordre. « Le motard qui était près de la fenêtre a dit : Eteins le moteur ! Et il a mis un coup de crosse à Nahel, gratuitement. Le deuxième motard s'est penché par la fenêtre, et il lui a mis un coup de crosse, lui aussi », raconte l'adolescent. Le motard de la DOPC a alors menacé Nahel, en lui disant : « Eteins le moteur ou je te shoote », selon le témoin de la scène. Pointant son arme sur la tempe de Nahel, l'officier lui a dit de ne pas bouger « ou je te mets une balle dans la tête », a déclaré le passager, ajoutant que le deuxième motard aurait renchéri, en lui disant d'appuyer sur la gâchette. Nahel a « essayé de se protéger, pour ne pas prendre un autre coup de crosse. Et comme il était un peu sonné, son pied s'est enlevé de la pédale de frein. Comme la voiture, c'est une automatique, elle a avancé toute seule. Le policier situé près de la fenêtre a dit à son collègue : Shoote-le ! C'est là que le motard qui était à l'avant a tiré », raconte le jeune homme. « Le pied de Nahel s'est bloqué sur l'accélérateur. Il a réussi à être là encore pendant trois secondes, et il a klaxonné en direction de la voiture devant. Et, d'un coup, il s'est mis à trembler. Il ne me répondait pas, je l'ai vu agoniser, puis nous avons heurté la barrière », explique l'adolescent. Paniqué, il a alors pris la fuite. « J'avais peur qu'on me tire dessus », a-t-il dit. « J'ai été choqué par ce que la police a fait à mon ami sous mes yeux », a-t-il conclu. Les médias français ont rapporté que le témoin se rendra lundi 3 juillet dans un commissariat pour faire sa déposition. De son côté, le policier qui a tiré sur Nahel a été inculpé jeudi pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.