La détention a également été requise par le parquet de Nanterre à l'encontre de l'agent ce jeudi, en plus d'une suspension administrative. Le procureur de Nanterre a annoncé jeudi 29 juin l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire visant le policier auteur du coup de feu ayant conduit à la mort de Nahel mardi 27 juin lors d'un contrôle routier et requis son placement en détention. «Le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme (par le policier) ne sont pas réunies», a estimé devant la presse le magistrat, Pascal Prache, ajoutant que le policier était présenté devant deux juges d'instruction aux fins de mise en examen. «Au regard des faits et de la nécessité de préserver les investigations, le parquet a requis son placement en détention provisoire», a souligné le procureur. Suspension administrative Le policier auteur du tir mortel va être suspendu, a indiqué jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement à Mons-en-Baroeul (Nord) au lendemain d'une nuit de violences. «J'ai demandé au préfet de police de suspendre administrativement le policier», a déclaré le ministre. Ce motard de 38 ans doit être présenté jeudi à un juge d'instruction en vue d'une possible mise en examen pour «homicide volontaire». Refus d'obtempérer Lors de sa conférence de presse, Pascal Prache a détaillé les circonstances du drame, après avoir entendu les deux policiers «à plusieurs reprises» et exploité des vidéos de surveillance et des vidéos amateurs diffusées sur les réseaux sociaux. Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux policiers à moto ont voulu contrôler la voiture qui circulait à vive allure «sur une voie de bus» à Nanterre, a-t-il décrit. Ils ont fait signe au conducteur de s'arrêter à un feu rouge, mais celui-ci a redémarré. La voiture «a poursuivi sa route» suivie par les deux motards, avant de se retrouver coincée dans les embouteillages, selon Pascal Prache. Les deux policiers ont alors mis pied à terre et «crié au conducteur de s'arrêter» en se positionnant «sur le côté gauche» de la voiture, «l'un au niveau de la portière du conducteur, l'autre près de l'aile avant gauche», selon le procureur. Lors de leurs auditions, ils ont déclaré «avoir tous deux sortis leur arme» et les avoir «pointées sur le conducteur pour le dissuader de redémarrer», a-t-il indiqué. «Au moment où le véhicule a redémarré, le policier situé près de l'aile du véhicule a tiré une fois sur le conducteur», le touchant mortellement.