L'inflation continue sa progression au Maroc, tirée essentiellement par les produits alimentaires, pesant sur le pouvoir d'achat des citoyens déjà plombé par la succession de crises mondiales aussi bien sanitaire que géopolitique. Une situation alarmante puisque les chiffres dévoilés par le HCP font état d'une hausse de l'indice des prix à la consommation (IPC) de 8,9% au cours du mois de janvier 2023, enregistré en glissement annuel, tirée essentiellement par la hausse de l'indice des produits alimentaires de 16,8%. La hausse touche ainsi des produits de première nécessité pour les consommateurs, et les chiffres du HCP en témoignent étant donné que les hausses des produits alimentaires observées entre décembre 2022 et janvier 2023 concernent principalement les « Légumes » avec 3,3%, les « Fruits » (2,6%), le « Lait, fromage et œufs » (1,6%), les « Viandes » (1,2%), les « Eaux minérales, boissons rafraîchissantes, jus de fruits et de légumes » (0,6%), les « Huiles et graisses » (0,5%), le « Pain et céréales » (0,3%) et les « Poissons et fruits de mer » (0,2%). Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette situation: entre sécheresse, vague de froid ou encore un certain nombre de manipulations et de spéculations sur les marchés, un retour à la normale est en vue bien avant le mois sacré de Ramadan, marqué par une demande accrue des produits alimentaires. Dans ce sens, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a pointé du doigt le système de commercialisation des produits agricoles, qui reste marqué par un ensemble de fragilités et de dysfonctionnements organisationnels et fonctionnels. Ainsi, il a rappelé l'urgence d'une réorganisation des circuits de commercialisation et d'une réglementation du rôle des intermédiaires pour atténuer la hausse des prix des produits alimentaires. L'Exécutif en course pour sauver la mise Les prix exorbitants des produits alimentaires ont aussitôt fait agir le gouvernement, activement mobilisé pour freiner cette hausse galopante et rassurer le consommateur. Il s'agit notamment de la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée et l'exonération des droits de douane sur les importations de certains produits, outre un contrôle intensifié sur le terrain de l'évolution des prix pour lutter contre les spéculations et s'assurer de l'approvisionnement normal des prix. Lire aussi : Inflation : Le CESE rappelle l'urgence d'une réorganisation des circuits de commercialisation des prix Les pouvoirs publics ont ainsi œuvré à mener des opérations de contrôle des prix et de lutte contre les spéculations, en plus de la régulation de l'export pour sécuriser l'approvisionnement du marché intérieur, et le soutien aux professionnels du secteur du transport routier. Dans ce sens, 2.457 infractions ont été enregistrées en matière des prix et de la qualité des produits alimentaires depuis le début de l'année, suite au contrôle de 45.384 lieux de production, de stockage, et de vente en gros et au détail. S'agissant des viandes rouges, 200.000 têtes de bovins vont être importées au cours des prochains mois, dont 30.000 seront reçues avant le mois de Ramadan. Une mesure importante puisque l'importation des bovins destinés à l'abattage permettrait donc de préserver les bovins internes pour rééquilibrer la chaine du cheptel national et garantir ainsi le retour des prix à leur niveau. L'exécutif s'est ainsi engagé à approvisionner les marchés en produits à des prix abordables, en vue de protéger le pouvoir d'achat des Marocains. De l'optimisme en vue quant à un imminent retour à la normale Cette flambée des prix semble toucher à sa fin prochainement, c'est ce qu'a affirmé la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, qui a rassuré que les prix de la viande et des légumes devraient connaître une baisse au cours des prochains jours ou semaines. Elle a à cet égard souligné le caractère « objectif » de la hausse des prix, due à des raisons liées notamment à la sécheresse et à la vague de froid, outre l'existence d'un certain nombre de manipulations et de spéculations sur les marchés, mettant en avant la batterie de mesures importantes menées par le gouvernement pour réduire cette hausse. Même ton d'optimisme chez le ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki qui a assuré que les produits avicoles et les viandes rouges retrouveront leur niveau habituel progressivement avant le mois de Ramadan. Concernant les huiles alimentaires, le ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour s'est prononcé quant à la baisse des prix de ces produits dans les prochains jours, grâce notamment aux efforts extrêmement importants des industriels sur leurs marges et process afin de réduire et modifier leurs structures de coûts. Tous ces signaux positifs attestent d'un retour imminent à la normale pour les prix des différents produits alimentaires, dans une conjoncture d'avant Ramadan caractérisée à l'accoutumée par une tendance haussière des prix en raison de la forte demande, loin des tensions inflationnistes actuelles. Avec MAP