Dans leur course contre l'inflation, les banques centrales partout dans le monde continuent de resserrer leur politique monétaire. Voici un aperçu des démarches adoptées par certaines institutions : – La Banque Centrale Européenne (BCE) Afin de contenir l'inflation qui a atteint, dans la zone Euro, 9,1% en août en rythme annuel, la BCE a annoncé, à l'issue de sa réunion tenue jeudi dernier, une hausse de 0,75 pt de ses taux d'intérêts, soit la progression la plus élevée de son histoire. L'objectif est d'endiguer l'inflation fulgurante en escomptant la ramener au taux normatif de 2%. Ainsi, le taux sur les dépôts bancaires à la BCE a progressé à 0,75%, contre 0% en juillet, au moment où le taux appliqué aux Banques sur les opérations de refinancement sur plusieurs semaines et celui visant la facilité de prêt marginal au jour le jour se hissent à 1,25% et 1,50% respectivement. Côté prévisions, l'institution de Francfort a significativement révisé à la hausse ses projections d'inflation qui devraient s'établir à 8,1% en 2022, 5,5% en 2023 et 2,3% en 2024 – La Réserve Fédérale américaine (Fed) À une semaine des prochaines décisions de la Réserve fédérale (21 septembre), et après la déception sur l'inflation américaine, la probabilité estimée, à l'écriture de ces lignes, d'un relèvement de trois quarts de point du taux des fonds fédéraux atteint 64% et celle d'un relèvement plus important encore, de 100 points de base, ressort à 36%, contre une probabilité nulle auparavant, selon le baromètre en temps réel FedWatch. L'hypothèse d'un relèvement de 50 points de base est réduite à zéro dans les probabilités, contre 9% lundi, 23% la semaine dernière et 55% un mois auparavant. Rappelant que lors de sa dernière réunion de politique monétaire (28 juillet ), la Fed a décidé de poursuivre le resserrement de sa politique monétaire en hissant son taux directeur de 75 pbs jusqu'à 2,5%, soit le quatrième relèvement depuis mars. → Lire aussi : Situation volatile des banques marocaines en 2022, malgré les espoirs Selon l'institution, une nouvelle hausse des taux « inhabituellement élevée » pourrait être nécessaire lors de la prochaine réunion en septembre, l'inflation étant « beaucoup trop importante » et le marché du travail "extrêmement tendu". – Banque d'Angleterre (BoE) Après avoir augmenté son principal taux d'intérêt de 50 points de base en août, le portant à 1,75 % dans son mouvement le plus important en 27 ans, la banque d'Angleterre se dirige, selon les prévisions, vers une nouvelle hausse lors de sa réunion du 22 septembre. – Banque du Canada La Banque du Canada a annoncé, mercredi dernier, qu'elle augmente le taux cible du financement à un jour de 0,75% pour le faire passer à 3,25%, le portant ainsi à son plus haut depuis 14 ans. Par ailleurs, et compte tenu des perspectives d'inflation, le Conseil de direction de la Banque du Canada a jugé encore que le taux directeur va devoir augmenter davantage. Elle a également dit poursuivre son « resserrement quantitatif », utilisé « comme outil complémentaire de ces hausses ». Le Conseil de direction a affirmé aussi « rester déterminé à tenir son engagement à assurer la stabilité des prix et continuera de prendre les mesures nécessaires en vue de l'atteinte de la cible d'inflation de 2% ». – La Reserve Bank of Australia (RBA) La Reserve Bank of Australia (RBA) a relevé, le 06 septembre, son principal taux directeur de 50 points de base à 2,35%, soit le niveau le plus élevé depuis sept ans. Ce relèvement porte la hausse depuis mai à 225 points de base. – Banque nationale suisse (BNS) La BNS a amorcé le 16 juin dernier un resserrement de sa politique monétaire, en relevant son principal taux directeur de 50 points de base à -0,25%. L'institut d'émission helvétique n'exclut pas, par ailleurs, de procéder dans un avenir proche à de nouvelles hausses, mais de manière plus modérée que ses homologues, estiment les analystes. Notons que la prochaine réunion de la BNS est prévue le 22 septembre courant.