Les relations maroco-guinéennes constituent aujourd'hui un « modèle fort » de la coopération Sud-Sud à l'échelle du continent africain, a affirmé l'ambassadeur du Maroc en République de Guinée, Driss Asbayine. La visite entamée par SM le Roi Mohammed VI, jeudi à Conakry, ouvre de nouvelles perspectives pour les relations maroco-guinéennes qui constituent un modèle de coopération Sud-Sud que le Souverain en fait une politique stratégique du Royaume au niveau du continent africain, a souligné M. Asbayine dans un entretien avec la MAP. « Depuis l'intronisation de SM le Roi, on constate une ferme volonté commune avec Son Excellence le président de la République de Guinée, Alpha Condé, de préserver l'héritage de feu SM Mohammed V et de feu SM Hassan II, et des défunts présidents Ahmed Sékou Touré et Lansana Conté, et de bâtir une relation féconde et une coopération intense porteuse de prospérité pour les deux pays et de paix et de stabilité pour toute l'Afrique », a-t-il ajouté. Aujourd'hui, a fait remarquer le diplomate, les relations entre le Maroc et la Guinée témoignent d'une démarche solidaire qui fait écho à l'engagement constant et multiforme du Royaume en Afrique, et à son implication tous azimuts dans le renforcement des relations de coopération avec les pays du continent, dont la Guinée, dans tous les domaines. Il a rappelé, à cet égard, que le Maroc a fait œuvre de solidarité exemplaire avec ce pays, qui s'est manifestée notamment lors de l'épidémie de l'Ebola qui a touché plusieurs pays africains, y compris la Guinée, relevant que le Maroc a été l'un des rares pays à avoir maintenu ses liaisons aériennes avec ce pays qui a bénéficié aussi de dons royaux et de services médicaux d'un hôpital militaire de campagne. La coopération entre le Royaume du Maroc et la République de Guinée fait aujourd'hui modèle en Afrique, a noté M. Asbayine, précisant que les premiers accords entre les deux pays ont été conclus durant les années 70 du siècle dernier. « Aujourd'hui, après la visite de SM le Roi Mohammed VI en Guinée en mars 2014, on recense plus de 56 accords public-public, public-privé et privé-privé, dont nombre d'entre eux portent sur des secteurs clés de développement économique et social en Guinée, tels que les mines, l'agriculture, la pêche, le transport aérien, et autres », a-t-il fait savoir. Dans le domaine de la formation professionnelle, a-t-il dit, le Maroc offre annuellement 60 bourses d'études en faveur des étudiants guinéens, notant qu'actuellement ce sont plus de 400 étudiants guinéens qui sont inscrits dans les universités, les instituts, les écoles et les autres centres de formation professionnelle au Maroc. S'agissant de la coopération dans le domaine religieux, le diplomate marocain a affirmé qu'il s'agit là d'un cadre de « coopération exemplaire », car les deux pays ont signé en septembre 2014 un protocole d'accord pour la formation de 500 imams guinéens au Maroc à l'Institut Mohammed VI de formation des imams prédicateurs et prédicatrices qui a été inauguré à Rabat en mars 2015. Il s'est réjoui que cet Institut, qui est devenu un « élément clé » dans les efforts du Maroc pour promouvoir la modération religieuse et la tolérance comme un bouclier contre l'extrémisme dans la région, forme actuellement 300 imams guinéens, dont plus d'une vingtaine de femmes, pour contribuer à la mise à niveau du champ religieux en Guinée. Et de poursuivre qu'en signe de solidarité réciproque et sans faille, le peuple et la République de Guinée, de feu Sékou Touré à Son Excellence le Président Alpha Condé, ont toujours soutenu l'intégrité territoriale du Royaume, soulignant que la République de Guinée a été toujours un fervent défenseur de la marocanité des provinces du sud dans les instances régionales et internationales. Parlant du retour du Maroc au sein de l'Union africaine (UA), M. Asbayine a rappelé « l'engagement des deux leaders de l'indépendance, feus SM Mohammed V et le président Ahmed Sékou Touré aux côtés d'autres leaders africains en faveur de l'unification et de la libération effective du continent, et cet engagement a conduit à la tenue de la conférence dite du Groupe de Casablanca en 1961 qui était à la base de la création de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en 1963 ». Il a rappelé de même que « le Royaume du Maroc et la République de Guinée ont été parmi les pays fondateurs de l'OUA et le Maroc lorsqu'il a quitté cette Organisation en 1984, la Guinée, comme beaucoup de pays amis, a été solidaire avec notre position et a œuvré depuis pour que la légalité et la justice prévalent au sein de l'OUA ». Le diplomate marocain a mis l'accent dans ce sens sur le discours historique de SM le Roi Mohammed VI devant le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine en janvier dernier et dans lequel le Souverain a indiqué que « le retrait de l'OUA était nécessaire : il a permis de recentrer l'action du Maroc dans le continent, de mettre aussi en évidence combien l'Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l'Afrique ». Il a également relevé que le Souverain a noté que « malgré les années où nous étions absents des instances de l'Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous ». Pour M. Asbayine, les relations entre le Maroc et la Guinée constituent, à cet égard, un témoignage fort.