«Tifinaghe entre authenticité et innovation» a été le thème d'une conférence organisée par l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), mercredi soir à Rabat, à l'occasion du 14ème anniversaire de l'approbation royale de l'adoption de la graphie Tifinaghe pour transcrire la langue amazighe. Le 10 février de chaque année est une occasion «dont nous sommes fiers et une journée mémorable, qui a constitué un tournant important dans le parcours de la langue amazighe et le début d'une nouvelle phase, fondée sur une stratégie exceptionnelle combinant l'aménagement linguistique, la standardisation, la normalisation, les compétence pédagogiques et l'intégration dans les technologies modernes», a souligné Ahmed Boukous, recteur de l'IRCAM qui s'exprimait à l'ouverture de cette rencontre scientifique. Cette nouvelle phase a permis à cette graphie de remplir ses nouvelles fonctions, étant donné que l'Amazighe est une langue officielle à côté de la langue arabe, a indiqué M. Boukous. La transcription de l'Amazighe via son caractère original «était un simple rêve, mais aujourd'hui il est devenu une donne essentielle d'une réalité concrète dans les médias, l'école, la production littéraire et artistique et l'espace public en général», a-t-il poursuivi. La graphie Tifinaghe se manifeste clairement dans les différentes composantes de la civilisation et de la culture marocaines, qui puisent leur légitimité historique des données et recherches académiques, a-t-il fait savoir. Cette conférence a été marquée par la présence d'un parterre de chercheurs intervenant en matière d'éducation, de médias, d'art, d'archéologie, d'évolution historique de la graphie Tifinaghe, ainsi que de promotion de cette graphie. Les intervenants ont souligné que la graphie Tifinaghe est «la plus appropriée» à la transcription de l'Amazighe, tant bien en termes pédagogiques que didactiques, la considérant comme l'une des graphies les plus facile à apprendre. Ils ont mis l'accent sur la simplicité de Tifinaghe, qui consiste à «tout prononcer» et où chaque son équivaut à une lettre, ce qui favorise les activités de lecture et d'écriture. Ils ont soulevé, par ailleurs, certaines difficultés rencontrées par l'apprenant, y compris le fait que les lettres s'écrivent séparément, ce qui soulève des difficultés en termes d'identification et de respect des règles d'intervalle entre les mots et les phrases. Le programme de cette conférence a notamment inclus des exposés intitulés «Aperçu archéologique sur les inscriptions amazighes rupestres», «Lecture et écriture du Tifinaghe dans les écoles marocaines», «Tifinaghe dans le paysage public» et «Tifinaghe et arts plastiques».