Le rêve de médaille d'or olympique de Novak Djokovic s'est envolé dès le premier tour des Jeux de Rio, où le N.1 mondial a chuté dimanche contre toute attente face au «revenant» Juan Martin Del Potro, au terme d'une folle journée. L'Argentin, vainqueur 7-6 (7/4), 7-6 (7/2) est décidément le bourreau du Serbe aux JO. Il y a quatre ans à Londres, il l'avait déjà privé de la médaille de bronze. La désillusion est colossale pour Djokovic qui rêvait de décrocher enfin le dernier grand titre manquant à son palmarès, lui qui a remporté les quatre trophées majeurs (12 Majeurs au total), le Masters, la Coupe Davis mais seulement le bronze aux JO, en 2008 à Pékin. Quasi imbattable depuis un an et demi, le Serbe s'était préparé en remportant le Masters 1000 du Canada. Il avait toutefois vécu une désillusion début juillet à Wimbledon, en perdant dès le troisième tour. De là à imaginer qu'il s'inclinerait d'entrée au Brésil... Après deux saisons presque blanches en 2014 et 2015, et trois opérations aux poignets, Del Potro, redescendu au 145e rang (meilleur classement: 4e) ne semblait pas en mesure d'inquiéter le «Djoker». Il avait écarté le Suisse Stan Wawrinka, 4e mondial, au deuxième tour de Wimbledon. Mais la performance n'avait pas été suivi d'une confirmation. L'Argentin était donc arrivé sans certitude à Rio. Obligé de frapper ses revers en slice, car pas encore tout à fait remis de ses opérations, il a réussi à surmonter ce handicap grâce à son service (86% de premières balles) et un coup droit redevenu dévastateur. Djokovic a été pour sa part incapable de trouver la faille sur les points importants du match, et ne s'est pas procuré la moindre balle de break. «Je ne pensais pas pouvoir jouer à ce niveau. C'est l'un des plus beaux matches de ma carrière, peut-être encore plus beau que celui des Jeux de Londres», a affirmé l'Argentin, en larmes à l'issue de la partie tout comme Djokovic, qu'il a longuement enlacé. «C'est un bon ami», a souligné Djokovic. «Je suis très triste de perdre si tôt mais en même temps, je suis content pour lui. Il a tellement lutté pour revenir», a expliqué celui qui avait quasiment tout le public derrière lui. «C'était incroyable. J'avais l'impression d'être chez moi», a ajouté le N.1 mondial qui tentera de se rattraper en double aux côtés de Nenad Zimonjic, et devra jouer les Jeux de Tokyo en 2020 pour retenter sa chance en simple. Il aura 33 ans. Sera-t-il encore à son meilleur niveau ? Mais le Serbe n'est pas la seule star du tennis mondial à avoir lourdement chuté. Les soeurs Serena et Venus Williams, âgées respectivement de 34 et 36 ans, ont sans doute dit adieu à une quatrième médaille d'or en doubles en chutant contre la paire tchèque Lucie Safarova/Barbora Strycova (6-3, 6-4). Les Américaines étaient jusque-là invaincues aux jeux Olympiques, un tournoi remporté en 2000, 2008 et 2012. Elles n'étaient pas associées aux Jeux d'Athènes en 2004, où seule Venus était engagée en double dames. Nadal se rassure Affaiblie par un virus, Venus s'était déjà inclinée d'entrée la veille en simple, face à la Belge Kirsten Flipkens (4-6, 6-3, 7-6). Serena, N.1 mondiale, est en revanche toujours en lice en simple. La tenante du titre a franchi le premier tour dimanche en dominant l'Australienne Daria Gavrilova (6-4, 6-2) malgré les puissantes rafales de vent soufflant sur Rio. Si Andy Murray, tenant du titre chez les messieurs, a passé facilement le cap en simple face au Serbe Viktor Troicki, il s'est en revanche incliné d'entrée en double avec son frère Jamie contre les Brésiliens Sa et Bellucci. Les Français Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, N.1 et N.2, donc parmi les grands favoris du tournoi, ont eux aussi été vaincus d'entrée, par les Colombiens Juan Sebastian Cabal et Robert Farah. Après plus de deux mois sans tennis, pour cause de poignet gauche douloureux, Rafael Nadal s'est pour sa part rassuré en franchissant le premier tour en simple et en double.