20,7 % des ménages marocains ont exprimé une demande de bien immobilier, soit 1.511.532 ménages (26% en milieu urbain vs 10% en milieu rural).Le volume de cette demande est de 1.572.893 unités d'habitation, tous types confondus(villa, appartement, maison marocaine, lot de terrain ou autre). C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude qualifiée de grande envergure, initiée en partenariat entre le ministère de l'Habitat et de la Politique de la Ville, le Groupe d'Aménagement Al Omrane et la Compagnie Générale de l'Immobilier (CGI). Cette enquête, dont les résultats ont été présentés mardi à Rabat, lors d'une conférence de presse présidée par Mohammed Nabil Benabdellah, ministère de l'Habitat et de la Politique de la Ville, vise à doter le marché de l'immobilier en données comblées sur les préférences des acquéreurs et des locataires en milieu urbain et rural. Elle a sondé 55.460 ménages essentiellement urbains (42.260) dans 28 grandes villes du Maroc. La demande globale exprimée en unités d'habitation à l'échelle nationale est chiffrée à 1 572 893 unités, tous types de biens immobiliers confondus (villa, appartement, maison marocaine, lot de terrain ou autre). Concernant le milieu de résidence désiré, l'enquête montre que la part la plus importante de la demande concerne le milieu urbain, à environ 86,5% (1 359 788 unités), contre 13,5% pour le milieu rural (213 106 unités). Cinq principales régions attirent 77,8% de la demande globale. La part du lion est accaparé par celle de Grand Casablanca – Settat (30,4% de la demande globale). Par ailleurs, la demande de bien immobilier est intra régionale dans plus de 90% des cas. Les régions qui attirent le plus de demandes extra régionales, en termes relatifs sont : Fès – Meknès (9,4%), Souss – Massa (8,4%), Tanger – Tétouan – Al Hoceima (7,3%), Rabat – Salé – Kénitra (6,7%) Les sept grandes villes concentrent 43% de la demande globale (50% de la demande urbaine) sont : Casablanca (309 921 unités); Marrakech (111 865 unités); Tanger (77 223 unités), Fès (54 342 unités) ; Salé (44 655 unités) ; Rabat (42 041 unités) et Agadir (41 241 unités). Motivation des demandeurs et raisons des non demandeurs Pour le milieu urbain, le changement du statut d'occupation est la première motivation avec (27%), suivie par les raisons familiales (24%) et l'insatisfaction du logement actuel (20%).Pour le milieu rural, les raisons familiales sont les plus citées (35%), suivies par le changement du statut d'occupation du logement (16%) et l'insatisfaction du logement actuel (13%). En milieu urbain, 74% des non demandeurs l'expliquent par leur manque de moyens (faibles capacités financières) (44%), par la satisfaction du logement actuel (42%) et par le coût élevé de l'immobilier (6%). En milieu rural, les non demandeurs (89%) l'expliquent par le manque de moyens (faibles capacités financières) 56%), par la satisfaction du logement actuel (36%) et par le coût élevé de l'immobilier (4%). L'enquête montre, ensuite que la demande immédiate, pour le milieu urbain, représente 77% contre 23% pour la demande différée. Pour le milieu rural, cette demande représente 83% contre 17% pour la demande différée. La demande pour l'acquisition est dominante pour le milieu urbain (86%), contre 14 % pour la location, alors qu'elle est plus importante pour le milieu rural (92%) contre 8 % pour la location. Pour le milieu urbain, la grande majorité des demandeurs optent pour les logements (86%) contre 14% qui préfèrent les terrains, tandis que, pour le milieu rural, près des deux tiers des demandeurs optent pour les logements (65%) contre 35 % qui préfèrent les terrains. Prédominance de la demande pour un usage de résidence principale est dominante L'enquête révèle, aussi, pour le milieu urbain, que la demande pour un usage de résidence principale est dominante avec 93%. La demande pour logement secondaire ne représente que 4% contre 3% destinée pour l'investissement. Pour le milieu rural, la proportion de biens immobiliers demandés en tant que résidence principale est de 85%, contre 9% destinée pour l'investissement et 6% pour le logement secondaire. 65% des demandeurs de bien immobilier en milieu urbain recherchent un logement « neuf », et 26% optent pour un logement « ancien ». Pour le milieu rural, 57% demandeurs recherchent un logement « neuf », alors que 34% préférentun logement « ancien ». Concernant le mode d'acquisition du logement, l'enquête montre que l'achat de logement clef en main, en milieu urbain, est largement préféré avec 80%. L'achat sur plan est, quant à lui, peu prisé, il est de 12 %. Pour le milieu rural, l'achat de logement clef en main est largement préféré avec 74%. L'achat sur plan est, quant à lui, peu prisé, il est de 10 %. Dans un autre volet, 43% des demandeurs en milieu urbain préfèrent acquérir leur bien immobilier auprès des grandes sociétés publiques, contre 21% qui optent pour les grandes sociétés privées. Pour le milieu rural, (36%) préfèrent l'acquérir auprès de grandes sociétés publiques, contre 26% auprès de particuliers et 11% auprès de grandes sociétés privées. Pour le milieu urbain, les priorités des demandeurs sont les établissements d'enseignement (60%) et de santé (47%) suivis des souk/commerces (45%) et du transport en commun (42%). Pour le milieu rural, les priorités des demandeurs sont les établissements d'enseignement (65%) et de santé (59%) suivis du transport en commun (54%) et des souk/commerces (32%) . L'enquête fait savoir dans ce sens que 51% des demandeurs, dont la majorité (85%) sont des hommes, pour le milieu urbain sont prêts à acquérir un bien immobilier d'une valeur inférieure ou égale à 250 000 Dh.Pour le milieu rural, 77% sont prêts à acquérir un bien immobilier à une valeur inférieure ou égale à 250 000 Dh. Toujours est-il que 76% des demandeurs en milieu urbain sont mariés, contre 16% de célibataires. Pour le milieu rural, 81% des demandeurs sont mariés, contre 16% célibataires. Pour le milieu urbain, 56% des demandeurs ont un niveau de revenu inférieur ou égal à 4000 Dh, (77% en milieu rural). De l'enquête aussi, qualifiée de première du genre au Maroc, 26% des ménages ont changé leur logement de résidence au cours des dix dernières années. La mobilité résidentielle est plus élevée en milieu urbain (35,2%), qu'en milieu rural (8,4%). La mobilité résidentielle s'est faite dans la quasi-totalité des cas (93%) au sein de la même région de résidence actuelle. Par ailleurs, 73% des ménages résidant en milieu urbain se déclarent satisfaits à très satisfaits de leur logement actuel. En milieu rural, 82% des ménages se déclarent satisfaits à très satisfaits de leur logement actuel. En guise de conclusion, l'étude fait ressortir que la demande d'habitat, qui concerne près de 21 % des ménages au niveau national, est majoritairement urbaine (86,5%) et concentrée dans les principaux grands pôles urbains. Elle est majoritairement immédiate (77% pour le milieu urbain et 83% pour le milieu rural);majoritairement une demande d'acquisition (86% pour le milieu urbain et 92 %pour le milieu rural) ; et majoritairement une demande de logements (86% pour le milieu urbain et 65% pour le milieu rural). Il en résulte également que cette demande est principalement une demande d'appartements pour le milieu urbain (58%) et de maisons marocaines modernes pour le milieu rural (56%).