A la faveur d'indicateurs positifs, des groupes internationaux se sont bousculés pour mettre au point des plans d'expansion en Afrique, qui a attiré des investissements étrangers évalués à plus de 128 milliards de dollars en 2014 contre 52 milliards une année auparavant. Cependant, le récent ralentissement économique en Chine, plus grand partenaire commercial de l'Afrique, la chute des cours des matières premières et la crise énergétique ont brouillé les radars des investisseurs qui se posent désormais des questions au sujet de la trajectoire future du continent. Le continent africain, désigné comme le futur hub de la croissance mondiale, suscite de plus en plus l'inquiétude des investisseurs internationaux qui craignent désormais l'effondreront économique du nouvel Eldorado sur lequel ils ont fondé de grands espoirs, estime Bloomberg South Africa. Il y a juste un an, l'Afrique a été désignée comme le futur Eldorado des investissements, rappelle la source dans une analyse de la situation économique dans le continent, rappelant que cette percée n'est pas le fruit du hasard. Le continent a, en effet, réalisé une croissance record qui s'est étalée sur deux décennies, avec une urbanisation rapide d'une population de 1,1 milliard d'âmes et une hausse des revenus, lit-on dans l'analyse. Ces facteurs conjugués aux vastes réserves minérales préparaient le terrain pour l'éclosion d'une large classe moyenne, moteur et finalité de tout effort de développement. C'est ainsi que des groupes internationaux se sont bousculés pour mettre au point des plans d'expansion dans le continent, qui a attiré des investissements étrangers évalués à plus de 128 milliards de dollars en 2014 contre 52 milliards une année auparavant. Cependant, le récent ralentissement économique en Chine, plus grand partenaire commercial de l'Afrique, la chute des cours des matières premières et la crise énergétique ont brouillé les radars des investisseurs qui se posent désormais des questions au sujet de la trajectoire future du continent, estime Bloomberg, rappelant que l'indice des actions africaines « MSCI EFM » a enregistré un recul de 18 % cette année. En plus, 22 des 24 monnaies nationales africaines suivies par Bloomberg ont perdu du terrain cette année face au dollar américain, poursuit la source, relevant que les bourses africaines continuent de réaliser des contre-performances. Et la source d'ajouter que les pays d'Afrique subsaharienne devront réaliser un taux de croissance combiné de 4,4 pc cette année, contre une moyenne de 5,4 pc durant la dernière décennie, selon le Fonds Monétaire International (FMI). D'après l'analyse, ce recul est en grande partie dû au ralentissement de la croissance économique en Afrique du sud et au Nigeria. Ces deux pays s'accaparent à eux seuls 55 % du Produit Intérieur Brut (PIB) de toute l'Afrique subsaharienne. La chute des prix des produits pétroliers ont entrainé une baisse à 2,4 % de la croissance au Nigeria durant le deuxième trimestre de 2015, au moment où le PIB sud-africain a accusé un repli de l'ordre de 1,3 % durant la même période, en raison de la crise d'électricité. La croissance économique en Afrique subsaharienne est freinée par l'affaiblissement des géants du continent , commente Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, citant également le ralentissement dans les marchés des exportations africaines. Au milieu de ce tableau sombre, un brin d'espoir provient de certains pays de la région, estime Bloomberg, citant l'exemple de la République Démocratique du Congo, qui sera le pays africain le plus performant en 2015 avec un taux de croissance de 9,2 pc, selon les prévisions du FMI. L'Ethiopie est également citée parmi « les gagnants » cette année avec un taux de croissance de 8 pc, une réalisation mise à l'actif d'une ouverture sur les investissements et une amélioration du réseau du transport international. John Mackie, directeur du département de la gestion des avoirs au sein de la compagnie Stanlib (basée à Johannesburg), souligne que les investisseurs continueront de s'intéresser au continent, tout en révisant leurs attentes à la baisse. La possibilité d'une augmentation des taux d'intérêt aux Etats-Unis et l'échec de la Chine à contenir son ralentissement auront un impact important sur les perspectives économiques en Afrique, argumente l'expert. Pour sa part, Mark Mobius, du Franklin Templeton Investments, une compagnie qui investit dans les pays émergents depuis plus de quarante ans, souligne que l'optimisme demeure de mise en Afrique, en dépit de la situation actuelle. « Le scénario de croissance demeure fort en Afrique », indique-t-il, soulignant que son groupe ne compte pas réduire ses investissements dans le continent. « Des problèmes certes persisteront, mais ils sont surclassés par les opportunités offertes dans plusieurs contrées du continent », ajoute-t-il. Sur le même ton optimiste, Mark Bohlund, un économiste de "Bloomberg Intelligence" à Londres, souligne que la majorité des pays africains, qui sont des importateurs de matières premières, bénéficieront de la baisse des prix de ces matières sur les marchés internationaux. Les grands importateurs comme le Nigeria et l'Angola continueront de souffrir par contre, concède-t-il. Les analystes s'accordent à dire que la crise de l'électricité demeure le plus grand défi pour les économies d'Afrique subsaharienne. En effet, environ 600 millions d'habitants de cette région n'ont pas accès à l'électricité. L'Afrique pourrait réaliser un taux de croissance annuel de 7 à 8 %, si le continent parvient à régler ce problème, indique David Cowan, économiste à CitiBank-Londres, qui estime qu'en dépit de la solidité des fondamentaux économiques dans plusieurs pays africains, les promesses de l'Eldorado africain semblent avoir été exagérées. Avec Agence