Un financier suisse recommande l'Afrique, et notamment le Maroc, aux investisseurs, "c'est le nouveau marché émergent". Dans un entretien publié par le journal économique genevois +Le Temps+ dans son édition dominicale, Michel Juvet, membre de la banque d'affaires +Bordier+ à Genève, note que les besoins de matières premières de pays comme la Chine, l'Inde et le Brésil ont changé la donne pour le continent., "Il faut reconnaître les profonds changements économiques sur l'ensemble du continent (Afrique) depuis les années 2000", notamment la croissance soutenue, passant à 5 pc en moyenne durant les dix dernières années, a-t-il souligné, tout en expliquant qu'en 2010, la croissance en Europe sera de 1,5 pc, aux Etats-Unis de 2,5 pc, et en Afrique de 5 pc en moyenne, bien qu'il y ait d'énormes différences entre pays. Quant à la dette publique, en pourcentage du PIB, à l'exception du Zimbabwe, "elle est bien plus soutenable qu'en Europe, au Maroc ou en Tunisie, elle est proche de 50 pc, alors qu'en Europe on s'approche des 100 pc" et l'Afrique n'a plus de soucis d'endettement public à présent, un avantage majeur, car en cas de ralentissement de la conjoncture internationale, l'Afrique peut s'endetter et poursuivre ses dépenses, ajoute-t-il. M. Juvet souligne, d'autre part, que le Maroc, l'Egypte ou le Ghana, qui n'ont pas "été plus aidés" que les autres, sont actuellement à la tête de la croissance économique en Afrique. Concernant la bonne gouvernance, l'éducation, la propriété foncière et les infrastructures, les exemples du Maroc ou de l'Afrique du Sud "sont intéressants, ces pays ayant investi dans les infrastructures, ce qui leur a permis de passer à la vitesse supérieure", fait remarquer le banquier. Pour ce qui est des bourses africaines qui attirent l'investisseur international qui veut diversifier ses actifs et profiter du boom des matières premières et de la croissance, il cite le Maroc où, selon lui, la capitalisation boursière pèse 65 milliards de dollars, l'Egypte 45 milliards et le Nigeria 40 milliards, précisant que "des fonds de placement sont disponibles, mais se concentrent essentiellement en Afrique du Sud, au Maroc et en Egypte, trois pays observés en priorité par les investisseurs". "Ce qui est intéressant d'observer déjà aujourd'hui, c'est que les grandes capitalisations ne concernent pas que les matières premières: on trouve des entreprises de télécommunications, de construction, de grande distribution et des banques", indique Michel Juvet.