Le gouvernement en place, au Maroc, franchit difficilement les phases des évaluations établies par les experts de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement) qui doivent, moyennant des réformes et des ajustements, confirmer l'éligibilité du Maroc au Partenariat pour le Gouvernement Ouvert (OGP), comme il en a exprimé l'intention. Les handicaps sont nombreux dans cette voie. Ils se résument principalement dans le mode de gouvernance du gouvernement qui se caractérise par l'individualisation du pouvoir et des décisions qu'il prend à « huis clos » et au terme de concertations « entre les seules élites » de son centre. Ils s'illustrent dans la non-association des partenaires économiques et sociaux, la société civile et les citoyens à l'élaboration des politiques qui les concernent, ainsi que par la marginalisation de leurs représentants dans les rangs de l'opposition au parlement. Ces pratiques s'opposent aux objectifs du G.O. Elles ont débouché sur une crise de confiance entre le gouvernement et les citoyens et ont été dénoncé par l'opposition. Elles sont aujourd'hui stigmatisées dans le premier rapport de l'OCDE sur « le gouvernement ouvert au Maroc » qui est une interpellation forte du gouvernement à propos de ses méthodes de gouvernance qui s'opposent à l'ouverture sur les partenaires, la société civile et les citoyens. Impliquer la société civile, les parlementaires et les citoyens dans la réforme politique globale Selon le rapport de l'OCDE, les politiques du Gouvernement Ouvert ont gagné en importance dans l'ensemble des réformes de la gouvernance publique menées partout dans le monde. Mettre en place des gouvernements transparents et participatifs peut être un levier efficace de la croissance inclusive et aider les pays à redonner confiance aux citoyens dans leurs administrations. Impliquer la population dans le processus d'élaboration des politiques publiques permet de fournir des services publics adaptés aux besoins, poursuit le rapport. La transparence et la surveillance publique contribuent quant à elles à la lutte contre la corruption. Les États font partout l'expérience de politiques du Gouvernement Ouvert, s'associent à la société civile et utilisent les TIC pour développer des approches innovantes. Dans l'esprit de cette libéralisation politique et de la nouvelle Constitution de 2011, note le rapport de l'OCDE, le Maroc s'engage à mettre en œuvre des réformes en vue d'un Gouvernement Ouvert, sur la base de principes de démocratie participative et de bonne gouvernance. Dans ce cadre, le pays a affirmé son intention de rejoindre le Partenariat pour le Gouvernement Ouvert (OGP) qui complète les efforts de réformes générales visant à traduire les principes de la nouvelle Constitution en politiques publiques, en institutions et en résultats mesurables. La Revue de l'OCDE fournit une évaluation d'ensemble, fondée sur des données empiriques, de la progression du Maroc vers le Gouvernement Ouvert. Elle a été préparée dans le cadre du Projet de l'OCDE pour le Gouvernement Ouvert qui s'adresse, outre le Maroc, à la Jordanie, la Libye et la Tunisie. Ce Projet a pour objectif d'aider les pays à concevoir et mettre en œuvre les réformes du Gouvernement Ouvert en consultation avec leurs citoyens, avant de rejoindre l'OGP puis de formuler et appliquer le Plan d' Action de l'OGP. Les décisions à huis clos doivent céder la place à l'ouverture et à l'engagement actif des citoyens Le rapport de l'OCDE comprend une évaluation complète du Gouvernement Ouvert au Maroc, en insistant sur la coordination, l'implication des citoyens, la transparence budgétaire, l'intégrité et l'utilisation des TIC. Il analyse les institutions, le cadre légal et les politiques publiques du Maroc, en mettant l'accent sur les succès obtenus et en identifiant des recommandations pour surmonter les difficultés. La nouvelle Constitution marocaine représente une base prometteuse pour le Gouvernement Ouvert. Pour construire une administration publique authentiquement transparente et participative, le pays doit néanmoins accroître ses efforts, matérialiser ses engagements et accélérer la mise en œuvre des politiques publiques aux niveaux national et local. Le succès dépend aussi bien du volontarisme politique, de l'existence d'un plan stratégique et des ressources humaines et financières nécessaires que de la capacité du gouvernement à considérer les citoyens et la société civile comme véritables partenaires, note le rapport.