Une conférence internationale sur la mise en œuvre «des politiques de gouvernance ouverte» a été organisée, jeudi à Rabat, à l'initiative du ministère de la fonction publique et de la modernisation de l'administration en partenariat avec l'OCDE. Cette manifestation qui s'inscrit dans le contexte des relations privilégiées qu'entretient le Maroc avec l'organisation internationale, se situe également dans le cadre de la coopération qu'elle cultive avec la région MENA «au lendemain du Printemps arabe». La séance d'ouverture de la manifestation à laquelle ont participé des ONG marocaines a été marquée par plusieurs allocutions dont celles d'Abdelâdim El Guerrouj, de représentants du gouvernement et d'organismes européens et américains ainsi que d'un délégué de la CGEM. Elle a permis de mettre en évidence que la question de la bonne gouvernance et de la gestion transparente, «du fait même qu'elle est commune à quasiment tous les pays, est le grand défi du siècle». Elle a également levé l'équivoque qui veut que la gouvernance ne soit que politique. «Elle est également, et à part égale, économique», ont déclaré plusieurs intervenants. Ils ont précisé que s'il est admis que le gouvernement ouvert place le citoyen au centre de ses préoccupations, s'il lui est prescrit d'associer l'administré à la conception, à la mise en œuvre et à l'évaluation des politiques publiques, il lui faut également améliorer le climat des affaires. Ce point de vue est en particulier celui du ministre délégué à la fonction publique qui a considéré que l'entreprise est un élément de l'équation à un double titre : en tant qu'ensemble de citoyens et en tant que source de richesses. D'autant plus, a-t-il ajouté, que l'attractivité économique n'est plus seulement une affaire d'atouts politiques et sociaux, mais aussi de climat des affaires. Abdelâdim El Guerrouj a dans ce contexte, mis en évidence les réformes progressistes mises en œuvre et l'esprit de dialogue qui caractérise le Maroc de Mohammed VI. Il a estimé que ces différentes avancées feraient la voie à l'adhésion du Maroc au GPO (partenariat pour un gouvernement ouvert) dont la mission des pairs se réunira à la fin de ce mois. C'est donc en prévision de cette éventualité que les deux réunions techniques qui se sont tenues l'après-midi dans le cadre de la conférence, ont plus spécialement porté sur les «aspects opérationnels de l'adhésion». Projet dont s'est félicité l'ambassadeur d'Espagne auprès de l'OCDE à «un double titre». Parce qu'il concerne «un pays voisin et ami et aussi parce qu'il émane d'un partenaire privilégié de l'OCDE». Très attendue, cette adhésion qui doit marquer l'entrée du Maroc dans le club des gouvernements ouverts convient donc de la pertinence des pratiques de gestion de la chose publique marocaines. Des pratiques, ont dit les intervenants étrangers, qui consacrent «les principes d'accès des citoyens à l'évaluation des politiques publiques, de renforcement de la transparence, d'adaptation de l'administration aux besoins des citoyens et de reddition des comptes». De source proche de la conférence, on indique que le Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) consiste à promouvoir la bonne gouvernance dans tous les domaines de la gestion publique, «y compris la transparence budgétaire et financière, l'accès à l'information et la participation effective des citoyens». Ces mêmes sources ajoutent que la candidature du Maroc à l'adhésion au club, outre qu'elle impose la contribution du secteur public, exige celle de la société civile et du secteur privé. Du côté marocain on assure que dans cette perspective un comité de pilotage pluriministériel a été constitué pour fixer les contributions de chaque département et pour en assurer le suivi et l'évaluation.