Depuis le diagnostic établi par la Lettre Royale, adressée par SM le Roi Mohammed VI aux Assises Nationales sur le sport, qui se sont déroulées à Skhirat, en octobre 2008, beaucoup de temps s'est écoulé sans que rien ne change dans le paysage sportif. En effet, les fédérations sportives marocaines ont essayé de s'en inspirer, mais les mauvaises habitudes et la résistance au changement ont repris le dessus. La gouvernance du sport pointée du doigt Dans ce sens, la Lettre Royale a été claire : « A ces carences, s'ajoutent, évidemment, l'immobilisme qui caractérise certaines organisations sportives et la fréquence, faible ou quasiment nulle, du renouvellement de leurs instances dirigeantes». L'origine du mal qui sévit au sein du mouvement sportif réside au niveau de la gestion. Le mauvais exemple nous vient du Comité National Olympique Marocain, qui est censé représenter les fédérations. Or, cette instance regroupe des personnes qui ne représentent aucune fédération sportive. Il y a même un membre -sans fédération- qui assume en même temps les deux fonctions principales. L'instance n'a pas tenu son assemblée générale depuis 2006. Pire, ces gens du sport national et les ex-directeurs du sport au ministère de tutelle, de surcroit des retraités, occupent tous les postes de décision et assurent leurs derniers jours avec des salaires mirobolants. Leur moyenne d'âge se situe au-delà de 70 ans. Cette institution donne le mauvais exemple pour le reste des fédérations et associations sportives, qui naviguent en « eaux troubles » sans qu'elles ne soient portant le moins du monde inquiétées. Les incompétents sur le devant de la scène Le message Royal a été clair et net. « Quoi qu'il en soit, on ne peut prétendre à de bons résultats sans avoir préparé, de façon sérieuse et professionnelle, les équipes nationales aux compétitions continentales, régionales et internationales. Cela requiert également une formation judicieuse et de bonnes compétences en matière d'encadrement juridique et administratif ». Il n'y a qu'à voir les exemples des fédérations les plus populaires, qui gaspillent des sommes colossales, pour démontrer que 99% de ceux qui occupent les postes de décision sont des incompétents, parachutés d'on ne sait où. Depuis une dizaine d'années, notre athlétisme national est relégué au dernier plan, alors qu'il avait placé le Maroc, au cours des années 80 et 90, parmi les quatre premières nations dans cette discipline à l'échelle mondiale. Rien ne va plus, également, au sein de l'instance du ballon rond. Le Maroc est absent, depuis 1998, de l'événement planétaire et même au niveau continental. Notre équipe nationale, mais aussi les clubs, quitte toujours les compétitions continentales durant les premiers tours, toutes catégories confondues. Le dernier naufrage de nos olympiques est, à ce sujet, on ne peut plus édifiant. Le tennis, depuis la fin de l'ère des trois mousquetaires (Aynaoui, Alami et Arazi), sombre dans les résultats désastreux. Le basket-ball et le handball n'échappent pas, eux non plus, à la règle...Et la liste des autres disciplines, tombées dans les oubliettes de la médiocrité, est trop longue... « Parmi les manifestations les plus criantes de ces dysfonctionnements dans le paysage sportif, l'on observe que le sport est en train de s'enliser dans l'improvisation et le pourrissement, et qu'il est soumis par des intrus à une exploitation honteuse pour des raisons bassement mercantilistes ou égoïstes » ; (Lettre Royale). Alors, que faire ? Il est temps d'imposer une réglementation adéquate pour donner naissance à un véritable professionnalisme. La solution ne saurait être trouvée qu'en faisant appel aux compétences, qui ne manquent pas et font mêmes les beaux jours de clubs sportifs sous d'autres cieux. Du rôle de la presse Le signal Royal était évident ; « Nous tenons à insister sur le rôle qui échoit à la presse sportive -en tant que partenaire incontournable- pour favoriser le développement de ce secteur et lui assurer l'essor que nous lui souhaitons ». Sauver le sport national du naufrage ne peut se réaliser qu'avec une presse sportive intègre, crédible et responsable. Malheureusement, une certaine presse nage à contre-courant et fait semblant de ne pas être au courant des faits. En d'autres termes, analogues au jargon sportif, elle joue le jeu... C'est autrement et de manière plus conforme à la mission de la presse sprotive d'informer et éclairer le public que les nouveaux moyens de communication, qui assurent un accès rapide aux nouvelles, doivent être exploités. Comme l'a bien souligné SM le Roi Mohammed VI dans Sa missive : « Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, assurent une large couverture aux activités sportives et focalisent l'attention sur elles. Voilà pourquoi Nous appelons la presse sportive à agir en toute liberté et responsabilité et à faire preuve d'objectivité et de professionnalisme. Elle doit, en outre, accomplir son travail dans le plein respect des règles d'éthique du sport et de la pratique journalistique, de manière à faire toujours prévaloir l'intérêt du sport et à préserver les nobles idéaux qui en forment le socle ».