Le Ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique a procédé, mardi à Rabat, au lancement des quatre premiers écosystèmes aéronautiques dans les filières de l'Assemblage, du Système électrique-câblage et harnais (EWIS), de l'Entretien-réparation & révision (MRO) et de l'Ingénierie, ainsi que celle des "Poids lourd et carrosserie industrielle (PLCI)". Pour accompagner le déploiement de ces écosystèmes, 2 contrats de performance ont été signés à cette occasion par le ministre de l'Economie et de Finances et le Président du Groupement des Industries Marocaines de l'Aéronautique et du Spatial (GIMAS). Ces 4 premiers écosystèmes contribueront d'ici 2020, à créer 23.000 nouveaux emplois engagés, dont 800 signés, soit le triple de l'effectif actuel, à doubler le Chiffre d'affaires à l'export pour le porter à 16 milliards de dirhams (MMDH), à atteindre un taux d'intégration local de 35 pc et à drainer plus de 100 nouveaux acteurs. Les industriels du secteur s'engagent à réaliser ces objectifs fixés dans le cadre du Plan d'Accélération Industrielle 2014-2020, en vertu des contrats de performance conclus. S'exprimant à cette occasion, le ministre de l'Industrie a mis l'accent sur les bénéfices nombreux qui profiteront au secteur de l'aéronautique par le biais de l'approche nouvelle des écosystèmes, précisant que les 4 écosystèmes présentement lancés hisseront le secteur à des paliers de développement plus soutenus pour l'inscrire dans une phase nouvelle qui connaitra l'émergence de nouveaux métiers, à forte valeur ajoutée et fort contenu technologique. Il a, aussi, salué la mobilisation et l'engagement constants du GIMAS aux côtés du ministère dans le travail accompli en amont pour identifier les filières à structurer en écosystèmes dont le choix s'est opéré en tenant compte du potentiel qu'elles présentent en termes de création d'emplois industriels et de valeur ajoutée. De son côté, le ministre de l'Economie et de Finances a fait savoir que l'industrie constitue un pilier fondamental pour bâtir une économie solide et diversifiée, en harmonie avec la dynamique nationale enclenchée notamment dans le cadre du Plan d'accélération Industrielle 2014-2020. Il a également précisé que ce secteur prometteur bénéficie, d'une place de choix, dans le cadre d'un modèle de développement axé sur les nouvelles technologies et la qualification des ressources humaines, notant que le secteur devrait contribuer à la réduction du déficit commercial et par conséquent à la promotion de l'économie nationale. Faire du Maroc une véritable base internationale De son côté, le Président du GIMAS s'est félicité de la conclusion des contrats de performance en vertu desquels le secteur de l'aéronautique connaitra une nouvelle phase de développement, ajoutant que le Maroc a fait preuve de sa haute implication dans la construction aéronautique. "Ces signatures élaborées dans le cadre d'un plan commun entre l'Etat et les industriels permettront d'amorcer une nouvelle phase de développement pour le secteur aéronautique et de faire du Maroc une véritable base internationale qui intègre les industries de la connaissance et pérennise les autres secteurs industriels", a-t-il argumenté. S'agissant de l'accompagnement prévu pour les entreprises des filières structurées, il vise essentiellement la promotion de l'investissement dans le secteur, à travers des offres d'installation, un accès plus aisé au foncier via le développement du foncier locatif avec des tarifs attractifs, la formation de profils spécialisés et adaptés aux besoins du secteur et le développement de l'intégration locale moyennant des primes. Cet appui soutenu prévu pour les entreprises des écosystèmes porte également sur l'amélioration de la compétitivité logistique du secteur et la mise en place de solutions de financement adaptées. Il fera, ainsi, du secteur un véritable moteur de croissance et un vecteur d'investissements, de création d'emplois et d'exportations. En contrepartie de ces aides, le GIMAS se doit, en plus de l'engagement pris à réaliser les objectifs précités en termes de création d'emplois, de valeur ajoutée et d'exportations, de sensibiliser les industriels à l'opportunité d'intégrer plus nombreux les écosystèmes du secteur, d'accompagner le développement d'une Supply Chain aéronautique performante et compétitivité et d'accompagner 20 porteurs de projets et TPME sur la période 2015-2020, à travers, notamment, l'engagement de grands donneurs d'ordre à s'approvisionner auprès de ces TPME. L'industrie aéronautique mondiale dégage un potentiel de croissance appréciable, à savoir le doublement de la flotte mondiale sur les 20 prochaines années, des carnets de commande pleins pour les 10 années à venir et un chiffre d'affaires de 4,8 trillions de dollars sur la même période, toutes des opportunités que le Maroc est parfaitement habilité à saisir en se positionnant davantage, avec le lancement des écosystèmes aéronautiques, en niche de compétitivité dans la chaîne de valeur aéronautique. La rencontre s'est déroulée notamment en présence du ministre délégué chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel et du ministre délégué chargé du commerce extérieur. La filière "poids lourd et carrosserie industrielle" renforcée A cette occasion, un contrat de performance devant accompagner le déploiement de l'écosystème a été signé par le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, le ministre de l'Economie et des Finances, le ministre délégué chargé du Transport, et le Président du Groupement du Poids Lourd et de la Carrosserie (GPLC). En vertu de ce contrat, la profession s'engage d'ici 2020 à porter l'effectif du secteur à 24.000 employés et la production annelle à 34.500 unités (contre 6.000 en 2014) dont 30 pc sera destinée à l'export. Elle s'engage aussi à contribuer au PIB à hauteur de 8 milliards de dhs (MMDH) et à réaliser 6 MMDH de C.A. à l'export. Intervenant à cette occasion, le ministre de l'Industrie a mis l'accent sur le potentiel important que recèle le secteur aussi bien au niveau local qu'à l'export, un potentiel qui sera augmenté par sa structuration en écosystème performant et compétitif. Il a également souligné que l'écosystème "Poids lourd et carrosserie industrielle" favorisera l'intégration locale des industries PLC et automobiles, ainsi que l'émergence de locomotives ancrées sur le territoire national par le développement d'une offre alliant dispositions réglementaires et compétitivité de la chaîne de valeur. L'écosystème aura également, selon le ministre, un effet notable en termes d'amélioration de la sécurité routière, notamment en matière de rajeunissement du parc circulant, ainsi que sur la promotion de l'efficacité énergétique à travers la réduction de la consommation kilométrique du carburant. Un contrat de performance « historique » Le ministre de l'Industrie s'est, par ailleurs, félicité du travail accompli en partenariat avec le GPLC pour structurer l'écosystème dont la mise en place et le développement sera accompagnée par des aides ciblées de l'Etat visant notamment à la promotion de l'investissement, l'accompagnement des locomotives de l'écosystème et la limitation graduelle de l'âge des véhicules circulant qui doit atteindre 20 ans maximum d'ici 2020. De son côté, le ministre délégué chargé du Transport a relevé le rôle important que joue le GPLC en tant que principal intermédiaire depuis la production jusqu'à la consommation, ajoutant que le Groupement pourrait désormais représenter une vraie surface d'importation et d'exportation aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale. Le Président du GPLC a, quant à lui, qualifié d'"historique" le contrat de performance signé, en vertu duquel le GPLC se transforme d'un acteur local en acteur international et contribuera, par conséquent, à augmenter la base industrielle existante et à restructurer les acteurs du secteur, en assurant leur mise à niveau et en améliorant aussi bien leurs capacités que leurs technologies. Par ailleurs, les aides seront octroyées en contrepartie des objectifs précités, fixés au secteur dans le cadre du PAI et que la profession s'engage à réaliser d'ici 2020. Le secteur PLC compte une centaine d'entreprises qui génèrent un C.A. de 12 MMDH dont 1 MMDH à l'export réalisé en Afrique. Le GPLC regroupe près de 80 pc des professionnels du secteur parmi lesquels figure la totalité des majors internationaux présents au Maroc. Avec le lancement de l'écosystème PLC, la filière se dote pour la première fois d'une feuille de route claire qui en accélérera le développement. C'est la parfaite illustration du caractère inclusif de la nouvelle stratégie industrielle qui vise à favoriser un développement harmonisé de l'ensemble des filières du tissu productif. La rencontre s'est déroulée en présence notamment du ministre délégué chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel et du ministre délégué chargé du commerce extérieur.