Les écosystèmes aéronautiques contribueront, d'ici 2020, à créer 23.000 nouveaux emplois./DR L'assemblage, le système électrique, le câblage et le harnais (EWIS), l'entretien-réparation et révision (MRO) et l'ingénierie, concernés. Objectif : tripler l'emploi, un taux d'intégration de 35%, doubler le CA à l'export et attirer 100 nouveaux acteurs. Après l'automobile et le textile, c'est autour de l'aéronautique d'avoir ses écosystèmes. Mardi à Rabat, les conventions y afférentes ont été signées par les ministères de l'Industrie et des finances et le Groupement des industries marocaines de l'aéronautique et du spatial (Gimas). Après 7 mois de travail et une centaine de réunions et de focus groups, ce sont 4 écosystèmes qui ont été identifiés et mis en maillage : l'assemblage, le système électrique, le câblage et le harnais (EWIS), l'entretien-réparation et révision (MRO) et l'ingénierie. En respect des conventions signées, l'Etat s'engage à pourvoir le foncier nécessaire (97 hectares dont 63 ha à Casablanca et 19,5 ha à Tanger), la formation, l'appui à l'investissement et l'amélioration de la compétitivité. Le Gimas s'engage, pour sa part, à créer de l'emploi (23.000 visés à l'horizon 2020, dont 800 déjà acquis), à développer l'export et à drainer plus d'IDE et enfin à garantir l'implication des professionnels dans les ambitions du Plan industriel. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, a mis les choses dans leur contexte mondial qui s'avère très favorable au lancement de ces premiers écosystèmes arrivés à maturité. En effet, explique-t-il, la flotte mondiale d'avions va doubler dans les 20 prochaines années avec 3.500 appareils aujourd'hui en construction et une croissance annuelle du transport aérien de 5%. Ce qui représente une vraie aubaine pour des filières marocaines en pleine expansion. L'objectif est de tripler l'emploi, d'arriver à un taux d'intégration de 35%, de doubler le CA (+ 16 MMDH) à l'export et d'attirer 100 nouveaux acteurs. Tout cela dans seulement 5 ans. Déjà, Elalamy annonce l'arrivée proche de plusieurs filiales d'Airbus. Quant au faible taux d'intégration visé (35%), le ministre a souligné qu'il s'agit d'un secteur de haute technologie où il faut être certifié à tous les étages de production. Pour sa part, Mohamed Boussaïd, ministre des Finances, a souligné que le financement ne pose jamais problème lorsqu'il s'agit de projets solides qui tiennent la route. Pour lui, il va falloir désormais réfléchir à des centres de recherche et de développement au Maroc pour accompagner cette intégration de la supply chain, qui prend de plus en plus de l'envergure. Conscient du fait que ces écosystèmes vont booster le développement du secteur de l'aéronautique au Maroc, Hamid Benbrahim El Andaloussi, reste tout de même vigilant par rapport aux défis futurs. Car face à une industrie mondiale en croissance rapide, la capacité de production au Maroc et l'efficience énergétique joueront un rôle décisif pour être compétitif. L'autre défi a trait à la consolidation des écosystèmes lancés. Car, il ne suffit pas de mettre en œuvre des incitations si aucun suivi n'est mené, derrière, pour s'assurer de la viabilité des écosystèmes, du degré d'implication des entreprises et de leur capacité à travailler ensemble. L'exemple des consortiums d'exportation est toujours là pour rappeler qu'il ne suffit pas d'être ambitieux pour amener les PME marocaines à travailler en maillage pour réaliser des économies d'échelle et peser fort dans un marché mondial hautement compétitif. En tout cas, le Gimas a la lourde responsabilité de sensibiliser et d'inciter les industriels à l'opportunité d'intégrer les écosystèmes et d'accompagner 20 porteurs de projets et TPME d'ici 2020. Ceci à travers l'engagement de grands donneurs d'ordre à s'approvisionner auprès de ces TPME. Mais la confiance des industriels dans le Maroc est ancrée depuis déjà une douzaine d'années, se soldant par l'installation d'une centaine d'entreprises de référence. Aujourd'hui, le CA avoisine 1MM$ en 2014 représentant 4,5% des exportations contre seulement 1% il y a 10 ans et plus de 11.000 jeunes employés dont la moitié sont des femmes.