Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique./DR Dans un entretien accordé à la MAP, le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, est revenu sur les différents écosystèmes industriels. L'année 2015 a été fructueuse et riche en réalisations; en témoignent notamment les exportations du secteur automobile qui ont dépassé, pour la première fois, les exportations de phosphates et dérivés, a expliqué Moulay Hafid Elalamy. «Avec des exportations qui ont atteint 19,5 MMDH en 2014, soit une augmentation de 52,7% par rapport à 2013, le Maroc s'est hissé au 1er rang des pays exportateurs de produits automobiles dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient», a fait savoir le ministre. 80% de taux d'intégration locale La mise en place par Peugeot d'un complexe industriel de haut niveau, dans la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen, dédié à la production de véhicules et de moteurs, devra servir les marchés de la région Afrique-Moyen-Orient, avec une capacité à terme de 200.000 véhicules et de 200.000 moteurs par an, poursuit Elalamy. Ce projet industriel s'appuiera sur le tissu de fournisseurs présents au Maroc, avec un taux d'intégration locale de 60% au démarrage du projet et 80% à terme. À en croire le ministre, la performance des fournisseurs locaux d'équipements automobiles générera un approvisionnement à l'export, en composants et pièces automobiles, d'un volume d'un milliard d'euros par an. Le projet va permettre la création de 4.500 emplois directs et 20.000 indirects dans les secteurs de la fourniture de composants et d'ingénierie. Il contribuera, à ce titre, au développement d'une filière recherche et développement, pour atteindre à terme 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs. 4 écosystèmes automobiles «Nos efforts ont également porté sur la réorganisation et la structuration, en partenariat avec le secteur privé, des filières industrielles selon l'approche des écosystèmes performants», a fait remarquer le ministre. Ainsi, 4 premiers écosystèmes automobiles ont été lancés à ce jour et concernent les filières du «câblage automobile», de «l'intérieur véhicule & sièges», du «métal/emboutissage» et des «batteries automobiles». D'autres écosystèmes seront déployés autour de constructeurs installés au Maroc, tels que Renault et PSA, et de constructeurs basés à l'étranger tels que Ford et Volkswagen, a fait savoir le responsable. Les écosystèmes du textile Pour le secteur du textile et de l'habillement, trois premiers écosystèmes ont été lancés en février 2015, pour les filières «denim», «fast fashion» et «distributeurs industriels de marques nationales». Ces écosystèmes permettront de créer 44.000 emplois, de générer un chiffre d'affaires de 6,3 MMDH et de réaliser 57 projets d'investissements à l'horizon 2020. Pour réussir le déploiement de ces écosystèmes, des contrats de performance ont été conclus entre les associations qui portent ces projets d'écosystèmes et l'Etat. Des objectifs précis ont été fixés aux entreprises en termes, notamment, de création d'emplois, de valeur ajoutée et de capacités d'exportation. En contrepartie, l'Etat s'engage à apporter des soutiens appropriés et spécifiques à chaque activité en matière de mobilisation du foncier, de formation des ressources ou encore d'apports de financements. L'aéronautique n'est pas en reste Quant au secteur de l'aéronautique, une action publique-privée visant une structuration en écosystèmes performants est menée depuis plusieurs mois. Ces écosystèmes concernent les filières de l'assemblage, du système électrique-câblage et harnais (EWIS), de l'entretien, réparation et révision (MRO) et de l'ingénierie. En vue de mettre en place une offre de financement appropriée pour les acteurs des différents écosystèmes mis en place, des conventions de partenariat ont été conclues avec les banques. Commerce et distribution Pour ce qui est du commerce et de la distribution, l'objectif de Moulay Hafid Elalamy est d'en faire un secteur performant, eu égard à son importance en termes de création d'emplois. Le secteur emploie, en effet, près de 13% de la population active et crée une valeur ajoutée de 77,71 MMDH. Pour ce faire, le ministère a lancé une étude visant l'élaboration d'une nouvelle feuille de route 2015-2020 pour le développement du commerce et de la distribution. L'annonce de ce plan devrait se faire au cours des prochains jours venir.