La Banque Africaine de développement (BAD), qui tient ses assemblées annuelles à Abidjan, en Côte d'Ivoire, a lancé un plan d'action pour l'autonomisation de la femme africaine, visant à faire avancer l'égalité des femmes, afin d'amener les femmes et les hommes à contribuer conjointement au développement social et économique et à en bénéficier. La BAD s'engage à travers ce plan d'action, dans le cadre de son soutien financier, son assistance technique et sa stratégie, à aider les pays africains à définir et à accéder aux opportunités d'une action décisive dans des domaines primordiaux pour la femme africaine. A savoir que l'Indice de l'égalité de genre de la BAD mesure l'égalité des genres à travers trois dimensions distinctes : l'égalité dans les opportunités économiques, l'égalité dans le développement humain et l'égalité dans les lois et institutions. L'institution financière relève que les femmes africaines opèrent essentiellement dans le secteur de l'agriculture de subsistance et dans des activités marginales de l'économie parallèle, notant que le défi à relever consiste à les rendre plus productives pour qu'elles parviennent à générer plus de revenus pour elles-mêmes et pour leurs familles. Les femmes africaines sont freinées par des obstacles juridiques, des postulats culturels et les pratiques bancaires en vigueur. La BAD souligne également que les femmes africaines subissent en premier les effets de la précarité des infrastructures locales car elles portent le fardeau de la collecte de l'eau et du combustible. Dans le domaine du développement humain, les femmes africaines sont en retard. Bien que d'importants progrès aient été réalisés ces dernières années en matière de réduction de la mortalité maternelle et de promotion de l'éducation de base pour les filles, de nombreux défis restent encore à relever. Elles rencontrent encore des risques excessifs liés à la grossesse et à l'accouchement et trop de filles ne bénéficient pas de l'éducation dont elles ont besoin. La violence à l'égard les femmes et d'autres problèmes sociaux restent également un sérieux obstacle quant à leur pleine participation à la vie économique et sociale, minent le capital humain, ont des conséquences négatives sur leurs enfants et leurs communautés et constituent, par conséquent, des freins au développement de l'Afrique. Par ailleurs, la Banque relève que dans la plupart des sociétés africaines, les femmes ne sont pas traitées comme des citoyens à part entière devant la loi dans les domaines de droits de propriété conjugaux, de succession, de propriété foncière et de marché du travail. Elles sont également freinées par des normes coutumières qui maintiennent le principe de subordination des femmes par rapport aux hommes. Certains pays africains ont réalisé d'importants progrès dans la promotion de la contribution des femmes à la vie politique, par l'introduction de quotas au parlement. Même sans quotas, le nombre des femmes qui accèdent aux hautes fonctions politiques est de plus en plus élevé. Les obstacles spécifiques à la pleine participation des femmes au processus de développement varient, bien sûr, d'un pays à l'autre. De même, pour chacun de ces domaines d'intervention, le Programme d'action doit être développé au niveau national à la lumière des normes et des engagements africains comme la Déclaration de Maputo, recommande la BAD.