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2ème Sommet des présidents des parlements de l'Union pour la Méditerranée: Augmentation du soutien envers les pays d'origine et de transit des migrants clandestins
Les présidents des parlements de l'Union pour la Méditerranée (UpM), réunis lundi 11 mai à Lisbonne, à l'occasion de leur 2ème Sommet, ont plaidé pour le respect de la dignité humaine en matière de migration. Dans la déclaration finale ayant sanctionné leurs travaux et qu'ils ont adressé aux institutions de l'Union européenne et aux chefs d'États et de gouvernement de l'UpM, les présidents des parlements ont souligné la nécessité d'ouvrir plus de canaux humanitaires dans le sens des pays méditerranéens d'arrivée en vue d'aider les émigrants en situation d'urgence. A l'issue de ce Sommet auquel le Maroc a été représenté par les présidents de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers, il a été aussi recommandé d'accorder plus de visas humanitaires pour les personnes qui ont besoin de protection internationale en conformité avec le droit humanitaire international et de la nécessité de plus fortes parts de réinstallations pour tous les pays de l'UE. Parmi les recommandations qui ont été formulées lors de ce sommet qui s'est articulé autour de la dimension humaine du thème de "L'immigration, asile et droits humains de la région euro-méditerranéenne ", les présidents des parlements méditerranéens ont appelé à l'augmentation du soutien envers les pays d'origine et de transit pour faire face aux profondes causes de migration. Ils ont aussi plaidé pour une opération renforcée de sauvetage et de recherche de l'UE dans la Méditerranée en collaboration avec les pays méditerranéens côtiers de la rive sud et de la protection des droits fondamentaux comme priorité de la Frontex dans ses opérations en commun. Il s'agit aussi de la création d'une base de données partagée et normalisée pour mieux organiser la gestion des demandes d'asile et le renforcement de la coopération policière et judiciaire entre les pays partenaires de l'UpM pour combattre le trafic et la traite d'êtres humains tout en veillant au respect des droits de l'homme afin d'éviter tout dommage collatéral. Principe de solidarité et partage équilibré des responsabilités Pour les présidents des parlements de l'UpM, les pays européens doivent étudier comment faire face à la crise des réfugiés, y compris la possibilité de recevoir plus de réfugiés provenant de zones de conflit, avec un partage équitable des responsabilités, dans un cadre réglementaire avec lequel tous les États membres sont d'accord et basé sur le principe de la solidarité. Ils ont aussi souligné la nécessité de la mise en place de politiques cohérentes de développement et de migration basées sur des causes plus profondes, y compris les conflits régionaux qui exigent une réponse régionale. Ils ont à cet égard mis l'accent sur l'intervention des partenaires de l'AP-UpM qui se montrent prêts à contribuer, sous l'égide de l'ONU, à la dimension parlementaire du processus de réconciliation nationale en Libye. Ils ont aussi jugé nécessaire de renforcer le financement des instruments européens de financement extérieur et de rendre plus souples ces politiques, compte tenu de la complexité des flux migratoires dans les pays des deux rives de la Méditerranée. Les présidents méditerranées ont par ailleurs appelé à reconnaître le concept de " migration mixte " et envisager de façon différenciée réfugiés, migrants économiques, personnes qui cherchent asile, migrants forcés et autres. Le secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi a affirmé, de son côté, que l'ensemble des pays de la Méditerranée s'accordent sur la nécessité de se mobiliser et d'établir un équilibre entre les dimensions sécuritaires et de développement, pour faire en sorte que le développement, la paix et la stabilité soient durables dans la région. Dans une déclaration à la MAP à l'issue du 2ème Sommet des présidents des parlements de l'UpM, M. Sijilmassi a affirmé qu'en Méditerranée, où se posent des défis importants comme les flux d'immigration, il y a unanimité sur la nécessité d'abord de l'action, de la mobilisation et d'un équilibre entre les dimensions sécuritaire et de développement, des conditions qui sont fondamentales pour faire en sorte que le développement, la paix et la stabilité soient durable en Méditerranée. Révision de la politique de voisinage de l'Union européenne Le SG de l'UpM a par ailleurs indiqué que le sommet des présidents de l'Assemblée parlementaire (AP-UpM), qui se tient pour la deuxième fois après une première édition à Marseille en 2013, est extrêmement important, soulignant que la régularité de ces sommets au niveau politique revêt une grande importance pour le renforcement de la dimension parlementaire de l'Union pour la Méditerranée. Il s'est félicité à cet égard de la mobilisation des parlements des pays membres de l'Union, du fait que cette dynamique parlementaire est essentielle pour accompagner tout le processus de renforcement du partenariat entre les deux rives de la Méditerranée. Le sommet qui coïncide avec le 20ème anniversaire du processus de Barcelone, intervient aussi pendant l'année où l'Union européenne est en train de réviser sa politique européenne de voisinage en menant des consultations actives, a-t-il fait savoir, rappelant dans ce sens la tenue de la conférence ministérielle informelle des ministres des Affaires étrangères qui s'est déroulée à Barcelone 13 avril avec la participation du Maroc. L'AP-UpM, cadre de coopération multilatérale entre les deux rives de la Méditerranée Pour M. Sijilmassi, ce sommet fait également partie des consultations entre les deux rives au niveau parlementaire. Le sommet qui se tient à l'invitation de la Présidente du Parlement portugais et présidente en exercice de l'Assemblée parlementaire de l'UpM (AP-UpM), Maria da Assunçao Esteves, connait la participation des présidents des parlements des 44 pays membres de l'UpM dont le Maroc. Créée lors d'un sommet tenu à Paris en juillet 2008, l'Union pour la Méditerranée a fini par absorber le partenariat euro-méditerranéen (dit aussi Euromed ou processus de Barcelone), qui existait depuis 1995 et conférait à la région un cadre de coopération multilatéral. La déclaration de Barcelone avait proclamé trois séries d'objectifs: partenariat politique et de sécurité, partenariat économique et financier, et partenariat social, culturel et humain. L'AP-UpM, dont le Maroc fait partie, est l'organe parlementaire de l'Union et qui a pour rôle de fournir un cadre pour une coopération multilatérale entre les représentants élus de l'UE et ceux des pays partenaires du sud de la Méditerranée. Il vise aussi à impulser le développement du partenariat euro-méditerranéen, exercer un contrôle sur les actions et projets de ce partenariat et adopter des résolutions et recommandations, à l'intention des conférences ministérielles de l'UpM.