Les présidents des Chambres des représentants et des Conseillers, Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah, représentent le Maroc au Premier Sommet des présidents des parlements de l'Union pour la Méditerranée (UpM), qui a entamé ses travaux samedi à Marseille (Sud de la France). Convoquée par le président du Parlement européen et président en exercice de l'AP-UpM, Martin Schultz, cette réunion viendra clôturer dimanche les travaux du 2-ème Forum de la Fondation Anna Lindh et du 3-ème Forum des Autorités Locales et Régionales de la Méditerranée, dans une démarche "inédite" favorisant l'échange entre la société civile, les élus locaux et les parlementaires, de 43 pays des deux rives, pour une vision commune de la Méditerranée. "C'est typiquement un dialogue entre les responsables politiques et la société civile", à l'issue duquel "va naître une déclaration" pour une vision commune de l'UpM et surtout "un appui politique de tous ces parlements à cette idée de mettre un avenir commun sur des problématiques communes dans la Méditerranée" que le Maroc "soutient très fort", a confié à la MAP, M. Karim Ghellab, également vice-président de l'AP-UpM. "Le Maroc est très engagé dans l'UpM et soutient très fort cette idée de réunion autour d'Union pour la Méditerranée pour la promotion d'un avenir commun dans cette région", a souligné le président de la Chambre des Représentants qui a participé samedi, avant l'ouverture du Sommet, à un échange avec la société civile dans le cadre du Forum Anna Lindh, placé sous le signe "Citoyens pour la Méditerranée". Il a insisté sur la nécessité "de changer de dimension de l'Union pour atteindre une taille critique du projet qui peut réellement asseoir la crédibilité de la traduction de ce concept général en réalité pratique pour les citoyens", sans manquer de se féliciter de la dimension tripartite parlementaires-élus locaux-société civile promue par le forum, présidé par M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et président de la Fondation Anna Lindh. "C'est l'interpénétration de ces mondes qui ne travaillent pas suffisamment ensemble", a relevé M. Ghellab qui met notamment en avant l'apport de la nouvelle constitution marocaine qui "a installé la nécessité pour le parlement de travailler avec la société civile, notamment au niveau des lois et des propositions de loi". D'où ses attentes de cette interface qu'"elle féconde d'idées, de pratiques et de mobilisation nouvelles sur cette question". "Nous attendons de nouvelles idées, à la fois au niveau conceptuel que des principes généraux, des idées d'ordre pratique, de bonnes expériences, pour le développement de la région de la Méditerranée", a-t-il conclu. Le sommet des présidents des Parlements euro-méditerranéens de Marseille auquel assiste également le secrétaire général de l'UpM, le marocain Fathallah Sijilmassi, est la première rencontre de haut niveau à se tenir depuis le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UpM réuni à Paris en 2008 et le premier rendez-vous politique régional après les révolutions arabes. "Ce sommet sera l'occasion de démontrer que les Présidents des parlements sont prêts à combler le vide de leadership politique qui a marqué l'UpM ces dernières années", avait promis le président du Parlement européen, Martin Schulz, en annonçant cet événement. "Nous, les Présidents des parlements, voulons souligner l'importance de donner un coup d'accélérateur à la mise en oeuvre des projets de l'UpM à l'heure de bouleversements politiques et économiques régionaux majeurs", avait il dit, soulignant la nécessité de "renouer le lien entre les citoyens des deux rives et de répondre à leurs attentes communes". Il se dit convaincu que "pour réussir le pari des transformations démocratiques en cours dans les pays méditerranéens, nous avons besoin de parlements forts, efficaces et à l'écoute des citoyens." Ce sommet prendra en effet le relais du forum civil organisé par la Fondation Anna Lindh qui a réuni Marseille un millier de représentants de la société civile, des jeunes, des artistes, des élus locaux et des acteurs économiques des deux côtés de la Méditerranée. Les Présidents des parlements recevront les propositions du Forum et formuleront ensuite leurs propres recommandations aux instances gouvernantes de l'Union pour la Méditerranée. L'AP-UpM, dont le Maroc fait partie, est l'institution parlementaire du "Processus de Barcelone: Union pour la Méditerranée". Créée en décembre 2003 à Naples, elle vise à impulser le développement du partenariat euro-méditerranéen, exercer un contrôle sur les actions et projets de ce partenariat et adopter des résolutions et recommandations, à l'intention des conférences ministérielles de l'UpM.