La mobilisation contre l'exploitation du gaz du schiste en Algérie se poursuit avec l'organisation samedi de plusieurs actions de contestation contre ce projet, rapportent les médias locaux. A Ouargla à 800 km au sud-est d'Alger, "des dizaines de personnes " ont observé un sit-in "pacifique" pour réclamer l'arrêt du projet d'exploitation du gaz non conventionnel, selon l'APS. Un autre rassemblement a eu lieu dans la commune de Metlili à Ghardaia (600 km au sud d'Alger) où une centaine de citoyens ont dénoncé le projet d'exploitation du gaz non conventionnel à In-Salah où a été inauguré un puits pilote, ajoute la même source. Un rassemblement similaire a eu lieu à Batna (Est). A In Salah, berceau de la protestation qui entame son deuxième mois de soulèvement, plusieurs centaines de personnes ont mis en avant "les risques du projet sur l'environnement et la santé humaine, liées à l'usage des produits chimiques durant la phase d'exploitation de cette énergie", indique l'Agence, faisant savoir que "des discussions sont prévues cette semaine" dans la capitale entre une délégation de la population de cette ville et les pouvoirs publics. Pour sa part, le journal "El Watan" rapporte, dans sa version électronique, que des habitants de cette même cité ont intercepté vendredi un convoi de camions "banalisés" destiné à la fracturation hydraulique au niveau du puits de gaz de schiste à Dar Lahmar. Ces manifestations interviennent quelques jours après l'intervention du président Abdelaziz Bouteflika, lors d'un conseil de ministres, au cours duquel il a rassuré que les forages pilote seront "achevés à brève échéance" et que l'exploitation proprement dite "n'est pas encore à l'ordre du jour". En plus des craintes relatives aux effets néfastes tant sur la santé publique utilisation de certains fluides chimiques décrits comme cancérigènes- que l'environnement (nappes phréatiques), les populations du Sud, qui ont entamé leur protestation fin décembre, sont particulièrement inquiètes de l'impact du gaz de schiste sur les rares ressources hydriques de leur région. Un forage de schiste nécessite des quantités d'eau encore plus grandes qu'un puits classique. Or, la région est très pauvre en cette matière vitale et dépend exclusivement des eaux souterraines. Elle serait exposée à un stress hydrique aigu, au cas où Sonatrach met à exécution ses plans de 200 forages par an pour une production de 20 milliards M3 de gaz. Pour compenser la baisse drastique des prix du pétrole, l'Algérie compte investir dans le gaz du schiste en dépit de l'opposition des populations, des experts et des écologistes.