Une forte mobilisation contre l'exploitation du gaz de schiste se poursuit, depuis quatre jours, dans l'extrême-sud algérien, où les travaux de forage ont été suspendus dimanche, ont rapporté des médias locaux. Les habitants d'In Salah, où a été inauguré le premier puits expérimental, ont organisé un important sit-in devant le siège de la commune de cette ville, qui doit recevoir une délégation ministérielle mercredi prochain, a-t-on ajouté de mêmes sources. Les populations des villes voisines d'In Ghar Tit, Tamanrasset et El Ménéa se sont jointes à la protestation en fermant les commerces et en paralysant les administrations publiques, souligne le quotidien "El Watan" dans sa version électronique, indiquant que tous les axes routiers névralgiques ont été bloqués par les manifestants au niveau de cette région, distante de quelque 2.000 km de la capitale. Les habitants de cette région, qui inscrivent leur mouvement dans la durée, ont exprimé leurs inquiétudes quant aux effets néfastes du gaz de schiste sur la santé publique et l'environnement, en scandant des slogans comme "Non au gaz de la mort", "Non à l'assassinat des habitants d'In Salah" ou encore "Non à l'extermination du sud algérien". Il y a une semaine, le ministre algérien de l'Energie, Youcef Yousfi, a annoncé le succès du forage pilote de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet, à In Salah, avec des réserves de 200.000 milliards de m3 de gaz, dont 10 pc peuvent être extraites. Confrontée à la baisse drastique des prix du pétrole, l'Algérie est tout aussi préoccupée par le tarissement de ses ressources d'hydrocarbures, précipitant l'orientation vers le gaz de schiste, en dépit de l'opposition des populations, des experts et des écologistes.