Le capital immatériel est une nouvelle composante pour évaluer la richesse des pays et la participation des femmes dans le développement, a souligné, à Casablanca, l'économiste principal de la Banque mondiale pour le Maroc et la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Jean-Pierre Chauffour. S'exprimant lors d'une conférence organisée par l'Association des femmes chefs d'entreprises du Maroc (AFEM), sous le thème "Egalité des genres, société ouverte et Capital Immatériel : quelles relations ?", M. Chauffour a fait savoir que cette conférence est une occasion pour la Banque mondiale d'échanger avec l'AFEM sur le capital immatériel, qui peut être compris à la fois à travers le capital institutionnel, le capital humain et le capital social, notant que le rôle des femmes passe essentiellement par le capital social. Il a indiqué que la femme marocaine doit contribuer davantage au développement du pays, notamment dans le monde rural, surtout que le travail de la femme au foyer n'est pas pris en compte dans le calcul du PIB. Pour sa part, la présidente de l'AFEM, Laila Miyara, a mis l'accent sur l'importance du discours royal du 30 juillet dernier, soulignant que le Souverain a appelé à quantifier les richesses immatérielles du Maroc, à analyser la distribution des richesses entre les différents territoires et groupes sociaux et à penser à une nouvelle orientation économique du pays qui inclurait le capital immatériel comme critère fondamental dans l'élaboration des politiques publiques et ce afin que tous les marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays. Et de préciser que toute politique publique visant l'amélioration du capital immatériel du Maroc doit, de ce fait, intégrer l'approche genre et impliquer les femmes dans son élaboration et sa mise en œuvre, expliquant que les femmes membres de l'AFEM, à travers leurs talents, leurs idées et leur savoir, contribuent au renforcement du capital immatériel du pays. Parler du capital immatériel c'est aussi parler de la participation de la femme dans le développement économique, politique, social ou culturel, ont souligné nombre d'intervenants lors de cette conférence. Fondée en 2000, l'AFEM est une association pionnière réunissant les femmes chefs d'entreprises du Maroc ayant pour objectifs la promotion de l'entrepreneuriat féminin. Elle couvre tout le territoire marocain à travers son bureau national à Casablanca et ses huit délégations régionales à Tanger, Tétouan, Rabat, El Jadida, Fès, Meknès, Marrakech et Agadir.