Les participants aux Premières assises nationales sur "le projet d'une politique publique intégrée de protection de l'enfance", qui ont pris fin mardi à Skhirat, ont plaidé en faveur d'un véritable partenariat et du partage des responsabilités entre les départements gouvernementaux, les collectivités locales, la société civile, le secteur privé et les organisations internationales. A cet égard, l'accent a été mis sur la nécessité d'élaborer un modèle participatif entre ces intervenants pour garantir une cohérence et une complémentarité des efforts relatifs à la protection de l'enfance, tout en considérant les associations, les collectivités et les enfants des acteurs clés dans la mise en place de cette politique et la réalisation de ses objectifs. Les participants ont aussi souligné "le manque" enregistré en matière de protection des enfants malgré les efforts consentis par les différents intervenants à cause de l'absence d'un système intégré relatif à la protection et la faiblesse des ressources financières et humaines, appelant à mettre à profit les expériences et les bonnes pratiques internationales qui ont montré leur efficience et qui peuvent être appliquées au Maroc. Les recommandations ont souligné l'importance de mettre en place un fonds de soutien au système de protection des enfants, la définition des normes des services apportés aux enfants dans une situation de vulnérabilité ou difficile, en plus de l'élaboration d'un mécanisme indépendant de réception et de traitement des plaintes des enfants en conformité avec le Traité de Paris, la réforme de la justice pour mineurs afin de garantir la dignité des enfants et faire connaitre les mécanismes de protection. Les recommandations issues d'ateliers et de tables rondes organisés dans le cadre des assises, ont mis en avant l'importance de l'enseignement et de la formation concernant la protection de l'enfance, la création d'instances de gouvernance pour les enfants et la nécessité d'impliquer le secteur privé dans le processus de la protection des enfants. La ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, Bassima Hakkaoui a indiqué dans son intervention à l'issue de ces assises que la concrétisation de la protection de l'enfance et une responsabilité que tout le monde doit assumer sans "surenchère" par ce que la question de l'enfance concerne l'avenir de la Nation. Elle a estimé que les associations "constituent un réel levier et un mécanisme de militantisme pour la réalisation de l'objectif de protection de l'enfance", mettant en avant le rôle des collectivités locales et du secteur privé dans ce processus de protection. Dans ce sens elle a relevé "que les pays qui connaissent un développement considérable dans le domaine de la protection de l'enfance ont parié sur le rôle des collectivités locales en tant qu'acteurs de la politique de proximité". Pour sa part, la représentante de l'UNICEF au Maroc, Regina De Dominicis a fait savoir que l'initiative de mettre en place une politique publique intégrée de protection de l'enfance au Maroc constitue "un moment important" de la coopération unissant l'UNICEF et le Maroc. Elle a mis un accent particulier sur la coordination des efforts des différents intervenants dans le domaine de la protection de l'enfance, ainsi que sur la formation et le suivi appelant à placer les enfants au cœur de la politique publique intégrée de protection de l'enfance lancée par le Maroc. Le projet de la politique publique intégrée de protection de l'enfance, présenté lundi à Skhirat, constitue une feuille de route visant à garantir les droits des enfants à travers la définition d'objectifs stratégiques précis et complémentaires, notamment l'intégration de la protection de l'enfance dans toutes les politiques et les programmes publics, le renforcement du cadre légal de la protection de l'enfant et la mise en place de normes des services et des pratiques vis-à-vis de cette catégorie.