Ce n'est pas la première fois que la ville de Meknès rende hommage au comédien et humoriste Mustapha Dassoukine. Il y a quelques années, à l'occasion de la journée nationale du théâtre, qu'abrite régulièrement la capitale ismaélienne, une sorte d'Avignon marocain, les organisateurs tenaient à honorer cette grande figure des planches, en lui consacrant un vibrant hommage, à la hauteur de l'homme et de l'artiste qu'il est. Cette année, à l'occasion de la tenue du 3ème festival du téléfilm, qu'abrite également la ville de Meknès, Mustapha Dassoukine était encore à l'honneur. Mustapha Dassoukine a certes sa carrière derrière lui. C'est un artiste qui a tenté les différentes formes de spectacle: le théâtre, la télévision et le cinéma. Artiste complet, il a bénéficié d'une immense popularité car, avec son humour, direct et spontané, il a su gagner le cœur des Marocains pendant au moins quatre décennies. Mustapha Dassoukine est né le 14 juillet 1942 (72 ans) au quartier Darb Soltane à Casablanca. Ayant arrêté ses études très tôt, car doué pour autre chose, Dassoukine rejoint l'Association islamique de bienfaisance à Casablanca pour y travailler comme moniteur-éducateur-animateur. C'est là qu'il rencontre Mustapha Zaari dont le destin allait coïncider avec celui de Dassoukine pendant plusieurs années. Pendant que ce dernier va restreindre ses activités à la seule association, se reproduisant à l'occasion des festivités estivales, lui, Zaari multiplie les siennes en participant à des pièces de théâtre notamment au sein de la troupe Badaoui, en incarnant des petits rôles. Impressionné par son jeu spontané et la forte complicité qu'il entretient avec le public, Zaari proposa à son collègue d'élargir son champ d'action en jouant dans des pièces de théâtre. C'est ainsi qu'il rejoignit à son tour la troupe d'Ahmed Kadmiri en 1958 côtoyant Lahrizi, Souiri et autre Bouchaib Bidaoui. Cette troupe va se distinguer particulièrement à la télévision en présentant régulièrement des pièces à caractère comique et où la présence du duo Dassoukine/Zaari est incontournable. L'apogée est atteinte avec "Django et Ringo"; une parodie réalisée par Hamid Benchrif qui eut un impact sans précédent auprès des téléspectateurs des années 60. Le temps de quelques pièces et le voila au sein de la troupe Badaoui, érigée en véritable école de formation à l'époque et par laquelle ont transité de multiples jeunes talents. Dassoukine eut son premier rôle dans la pièce "Nouaksia" montée par la troupe "Al Ahd Jadid", dirigée par Abdelkader Badaoui, ce qui permit au jeune acteur de prouver son véritable talent d'acteur professionnel. L'année 1961 va constituer un tournant pour les deux Mustapha. Ensemble, ils vont rejoindre la troupe qu'avait créée Tayeb Saddiki: "Masrah Annas" où ils vont côtoyer toute une génération d'acteurs, rodés au vif du théâtre mondial. Une autre école portée plutôt vers le répertoire classique. Deux années plutard, les revoilà ensemble au sein d'une autre troupe dirigée par Abdel3adim Chanaoui: "Al Oukhoua Arabia" ayant déjà un bon nombre de pièces à son actif. Une nouvelle expérience tout aussi enrichissante que la première. Pour le public marocain des générations 70 et 80, Dassoukine et Zaari sont surtout un duo formé à l'instar d'autres duos réussis tels que "Bziz ou Baz", "Karzaz ou Mahrach", "Kachbal ou Zaroual", dans le seul but est d'amuser le public en se donnant des répliques basées sur la contradiction. Les "frères-ennemis" se sont avérés des as dans ce genre de comédie en France. "Dassoukine et Zaari" sont des frères sans être des ennemis aussi bien sur scène que dans la vie. La rupture du duo, consommée en 1986, est un choc pour tous leurs fans à travers tout le Maroc. Les deux Mustapha sont restés des amis malgré les divergences artistiques. Dassoukine a joué dans moins de films que son confrère de toujours Zaari. Cependant, ils vont jouer ensemble dans pas moins de quatre films dont le dernier en date es t"Hors zone" de Nouredine Douguenna, film qui, indirectement, leur rend un vibrant hommage, en se penchant sur la situation des vieux grand-parents abandonnés. C'est en fait un retour sur écran de ce duo légendaire, dévoilant au grand public leurs situations respectives, développées dans la misère et l'incompréhension de la part de la génération actuelle, génération jugée ingrate envers une catégorie d'artistes dont la seule tare est...la vieillesse. Filmographie Cinéma - 1974 : Feu vert (Abdellah Mesbahi) - 1978 : Le tourbillon - Moi l'artiste (Abdellah Zerouali) - 1982 : La braise - Al jamra (Farida Bourquia) - 2012 : Hors zone (Nouredine Douguenna) Télévision - Bat Tanbat (Nasser Lahouir) - Django et Ringo (Hamid Benchrif) - Koulha ou Harftou (Mohamed Khalfi) - Lbas Kadek Iouatik (Ahmed Haidar) - Setta Man Stin (Hamid Zoughi) - Khamsa Ou Khmis (Farida Bourquia) - Lahbal Fih ou Fih (Nasser Lahouir) - Kanou Hna (Nasser Lahouir) - 3ilat Si Marbouh (Mustapha Khayat) - Hikayat mina Folklore (Yousri Chaker) - Lmoudir Jdid (Mohamed Taoujni) - Al Hila Ahsan Mina 3ar (Mustapha Khayat) - Idhak Ma3ana - Nsib Lhaj 3azouz - Bouchta ou Bougataya - Khater man Dir ? - Lakdidib - Ouald Lkaid - Al Haribane Théatre - Jidar Al Khaouf - Aoulad Al Yaoum - Khoubzoun Lil Jami3 - Mahkamat Nissa - Al Majhoul - Al Michnaka - Al Akhou Lkabir - Jnah Lmaksour - Bant Lharraz - Nas 3kal - Lhila - Lbas Kaddek Iouatik - Goulou L3am Zine - Lkadia Fiha Inna - Nssib Louzir - Hdidane Fi Lkariane - Nas Lil - Lhaiha Noufou Modil - Chicha ou Tbakchicha - Chamkara Oualakin - Jilali Travolta